Nous vous l'avions présentée il y a quelques années, alors qu'elle franchissait les quatre-vingts... La Gare Maritime de Cherbourg a célébré en 2023 ses 90 ans. L'occasion d'un hommage historique qui s'est terminé ce mardi 7 novembre, avec une conférence consacrée à celle que l'on surnomme Notre-Dame des Queens. Retour sur l'Histoire de la dernière gare maritime transatlantique de France. Depuis le début du XXème siècle, le port s'est affirmé parmi les plus importants d'Europe pour le trafic transatlantique. Hapag Lloyd, Red Star, Holland America, White Star... Les liners de toute l'Europe y font escale pour embarquer et débarquer leurs passagers français. La rade de Cherbourg a en particulier vu passer le Titanic, en avril 1912. C'est le week-end des 29 et 30 juillet 1933 qu'est inaugurée la Gare Maritime de Cherbourg. Un bâtiment majestueux, vaste, capable d'accueillir trois paquebots simultanément. Dans les années 60, alors que le trafic transatlantique est en chute libre, la gare maritime de Cherbourg tombe dans l'oubli. Elle sera même partiellement démolie : au Nord en vue d'un hypothétique terminal conteneurs, au Sud pour libérer de l'espace pour l'activité transmanche. « [Les années 70] sont une période où l’on a tendance à raser en pensant faire mieux, et, trop souvent… on s’est trompés je pense » explique Gilles Peeters, architecte à Cherbourg. « Je pense que perdre ce bâtiment aurait été un énorme gâchis. » L'architecte a lui-même participé à plusieurs travaux de rénovation du bâtiment. Il rapporte au passage la robustesse du bâtiment : malgré son exposition aux embruns, malgré son âge, il n'a connu que des travaux mineurs, la structure étant en parfait état. La gare maritime transatlantique reprend vie dans les années 90, alors que la population locale semble découvrir le bijou que constitue cette grande bâtisse, en plein cœur de Cherbourg. En 2002, la Cité de la Mer, musée maritime et océanographique, investit le Hall des Trains et la partie Nord du Môle Transatlantique. Le succès est immédiat ; la gare devient l'un des symboles de la ville normande. Le bâtiment n'a pas perdu sa vocation portuaire pour autant : le terminal croisière aménagé dans sa partie Sud suit l'expansion globale de la croisière. En 2023, il aura vu passer une quarantaine de paquebots. L'emplacement de la gare maritime est idéal de fait, à seulement 15 minutes à pied du cœur de ville. Holland America, Hapag Lloyd... Notre-Dame des Queen a gardé son succès des compagnies historiques, avec en particulier des escales régulières des navires de la Cunard. En octobre 2024, le Queen Anne, dernier-né de la flotte britannique, y fera sa première escale française. François Dourlen compare la Gare Maritime Transatlantique de Cherbourg aux Monuments Nationaux: « Les Versaillais ne s’extasient sans doute pas tous les jours devant le Château de Versailles. Mais si on enlève le château, Versailles n’est plus Versailles. » analyse-t-il. Le célèbre vidéaste est arrivé à Cherbourg à l'époque où la gare tombe dans l'oubli : un sourire moqueur aux lèvres, il explique être lui-même venu jouer au football sur les quais abandonné du Hall des Trains. "Ce lieu d’exception ne laisse personne indifférent, malgré les périodes d’abandon" tempère-t-il. En collaboration avec la Cité de la Mer, François Dourlen a lui-même réalisé une websérie documentaire, racontant l'histoire de la gare, à découvrir sur le site Cité de la Mer. Avec plus de 310 000 visiteurs à la Cité de la Mer cette année, celle qu'on surnomme Notre-Dame des Queens est revenue au cœur de Cherbourg en Cotentin. La soirée du mardi 7 novembre l'a elle-même démontrée : elle s'est déroulée à guichet fermé, puisque les 350 places de l'auditorium Jacques Perrin ont été réservées en quelques jours. Cela va au-delà de Cherbourg d'ailleurs : la Cité de la Mer a été élue Monument Préféré des Français en 2022.
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Alors qu'il sera baptisé dans tout juste 45 jours, le Renaissance prend forme à Brest. Le premier navire de la Compagnie Française de Croisières (CFC) doit accueillir ses premiers passagers à la mi-mai au Havre : PassengerShips a pu obtenir quelques images de la fin de son arrêt technique. Le Renaissance est un navire à l'âge déjà confortable : il a été construit par les chantiers Fincantieri de Monfalcone en 1993, pour la compagnie néerlandaise Holland America. Baptisé Maasdam, il fait partie d'une série de quatre jumeaux (Vendam, Ryndam et Statendam) elle-même déclinée en une seconde série de quatre navires sensiblement plus grands (Amsterdam, Zaandam, Rotterdam et Volendam). D'une longueur de 219 mètres, il affiche un jauge brute de 54 000 UMS.
Une rénovation ambitieuse doit permettre au Maasdam de devenir Renaissance, paquebot français à l'équipage francophone. À la publication de cet article, les aléas des chantiers ont reporté la mise en service du navire à la mi-mai 2023. Il proposera des croisières en Méditerranée et Europe du Nord ainsi que des voyages de plus grande ampleur (grands voyages et tours du monde), au départ de Marseille et du Havre. Le Renaissance garde une part de son identité Holland America. Celle qui fête ses 150 ans en 2023 arme des paquebots à l'atmosphère sobre et formelle. Mais l'ensemble a été redessiné par le cabinet d'architectes intérieur Tillberg, pour un style plus moderne. Nous commençons au cœur du navire. L'atrium du Renaissance occupe le centre des ponts 6, 7 et 8 : il est d'ailleurs traversé par une imposante sculpture de verre. Autour se regroupent les principaux services du navire : réception, excursions à terre, diverses boutiques... C'est le pont 7 qui regroupe d'ailleurs un grand nombre des espaces publics. Vers l'arrière, CFC a choisi d'aménager deux salles de conférences ainsi qu'un auditorium ; on y accède en traversant un espace qui se transforme le soir en bar à vin. À l'avant se situe le traditionnel théâtre où se tient, chaque soir, un spectacle. Le pont 6 est entièrement ceinturé d'une promenade extérieure. Un lieu de balade agréable, très apprécié pour les manoeuvres et les transits, également pour le charme d'une journée en mer. Le pont 8 sera sans doute le principal espace de vie du navire. On y trouve plusieurs bars, salons et restaurants, ainsi que plusieurs services tels que le cybercafé ou le guichet des prochaines croisières. Les espaces se succèdent en formant une vaste promenade intérieure aux couleurs modernes et chaleureuses. Parmi les aménagements francophones du navire, CFC a insisté sur la création d'une bibliothèque riche et diversifiée dans un salon de lecture intimiste - avec vue mer évidemment. À l'arrière du pont 8, nous atteignons le restaurant principal du navire, baptisé Vatel. Au-delà de ce qui était la traditionnelle salle de dîner, CFC a également installé une table à part, beaucoup plus intimiste. Hormis la promenade circulaire, c'est sur les ponts supérieurs que l'on trouve la majorité des espaces extérieurs et zones sportives. La principale piscine du navire est située à l'arrière du pont 10, baptisée Piscine du Prado. Une seconde, la Piscine Moana, est située au centre du pont 11 : elle est d'ailleurs dotée d'un toit amovible. Le Renaissance devrait appareiller de Brest d'ici une quinzaine de jours, à la mi-avril. Il sera baptisé au Havre le 9 mai et partira en croisière inaugurale le 14 mai, à destination de la mer d'Irlande. Pour l'arrivée d'un nouveau navire, d'une nouvelle compagnie, d'un nouveau style de voyage dans la croisière francophone.
"Nous vous donnons, nous aussi, une Rose" Niall Burgess, Ambassadeur d'Irlande, note que c'est la première fois qu'une Irlandaise est marraine d'un navire battant pavillon tricolore. C'est Rachel Duffy qui a baptisé le Salamanca ce mercredi au port de Cherbourg. Brittany Ferries a offert le titre à l'actuelle Rose de Tralee : Rachel Duffy porte actuellement la mémoire de l'Irlande d'après-guerre, cette Irlande fuie parce que pauvre, raillée, sous un joug anglo-saxon méprisant. Le ruban libérant la bouteille du Galicia est Maria Le Drian, actuelle Vice-Présidente de la Bretagne. Certains 'étonneront peut-être de ne voir les deux navires baptisés qu'en février 2023, alors que le Salamanca est en service depuis maintenant un an et le Galicia depuis deux et demi. Mais ce serait oublier ce que furent ces années. Le Galicia est lancé depuis 3 mois quand le Royaume-Uni quitte l’Union Européenne, tout cela en plein Covid ! Une crise telle que le transmanche n'avait pas connu depuis la Seconde Guerre Mondiale. "Brittany Ferries est convalescente" annonce Jean-Marc Roué, Président du Conseil de Surveillance de Brittany Ferries. Mais cette convalescence se passe bien. Christophe Mahieu, Président de la compagnie, décrit des résultats très bons dès le deuxième semestre 2022 et de très bonnes perspectives pour 2023. "On n'est pas encore revenu à 2019" modère-t-il, prudent, "mais 2023 s'annonce sous de bonnes augures." À titre comparatif, la compagnie a transporté 2,3 millions de passagers en 2019 : seulement 1,7 millions l'an dernier, et vraisemblablement 2 millions cette année. « Ces baptêmes démontrent aussi que vous n’êtes pas seulement une entreprise tournée vers l’avenir : vous avez su résister et faire preuve de résilience" répond Agnès Firmin-Le Bodo. La Ministre déléguée à la Santé était encore Députée pendant cette crise et avait été remarquée pour son engagement vis-à-vis de la Marine Marchande. "En 2020 et 2021, au cœur de la pandémie, la question même de la survie de l’entreprise se posait. Aujourd’hui, vous renouez avec la croissance et vous vous engagez pour le transport maritime de demain ! » Les baptêmes matérialisent-ils la sortie de crise du transmanche ? Il est sans doute très tôt pour de tels pronostics. En tous les cas, une étape critique est franchie.
La compagnie attend encore trois navires similaires : le Santona sera inauguré au printemps, le Saint-Malo en 2024 et un dernier, pas encore baptisé, en 2025. Des navires grands, modernes, adaptés aux traversées longues (comme entre l'Angleterre, l'Espagne et l'Irlande) et au transport massif de fret. Le Salamanca est le premier navire de la compagnie propulsé au GNL. Les Galicia et Salamanca navigue entre Portsmouth, Bilbao et Santander. Ils effectuent deux allers/retours hebdomadaires entre l'Angleterre et l'Espagne, plus un voyage vers Cherbourg. À titre indicatif, le Galicia a besoin d'environ 24 heures pour rejoindre Santander depuis Portsmouth. Livré en 2021 par les Chantiers chinois Jinling, le Salamanca a été baptisé à Cherbourg ce mercredi 22 février 2023. L'occasion pour PassengerShips de vous faire découvrir le navire ! Le Salamanca fait partie des E-Flexer, série de car-ferries lancés à partir de 2017 par les chantiers Jinling de Weihan (Chine). Commandée par l'armateur britannique Stena, elle compte en 2023 une douzaine de navires. Ces car-ferries sont ensuite affrétés coque nue (loués à vide) par diverses compagnies du monde entier. On en voit trois en France au moment de ce reportage : Brittany Ferries en exploite un autre depuis 2019, le Galicia, baptisé avec le Salamanca. DFDS en exploite un au départ de Calais, le Côte d'Opale. Brittany Ferries en attend trois autres : le Santona au printemps 2023, le Saint-Malo en 2024 et un dernier (pas encore nommé) en 2025. Comme le Galicia, le Salamanca est affecté aux lignes longues de la compagnie bretonne, principalement Angleterre <> Espagne. On peut les voir comme les successeurs du Cap Finistère, ex-Superfast V, sorti de flotte fin 2021. Des cruise ferries modernes et spacieux donc, adaptés aux contraintes actuelles du transmanche. Le Salamanca est le premier navire de la flotte Brittany Ferries propulsé au GNL. Il peut accueillir plus de 1 000 passagers et dans son garage dépassant les 2 700 mètres linéaires, 189 camions. Il est long de 14,5 mètres, large de 28m et affiche un tonnage de 42 000t. Chaque semaine, il effectue deux A/R Portsmouth<>Espagne (Bilbao ou Santander) et un A/R Portsmouth<>Cherbourg (principalement pour les relèves d'équipage). Les garages eux-mêmes impressionnent par leur volume. Le navire transporte beaucoup de grands véhicules, des camping-cars aux remorques non-accompagnées. Ils occupent les ponts 3 à 6. Les espaces passagers se concentrent principalement sur les pont 7 et 8, zones publiques à l'avant et cabines à l'arrière. C'est au milieu du pont 7 que nous atteignons la réception. Au-delà de l'accueil, cet espace est organisé comme l'atrium d'un navire de croisière. On y trouve un cyber-café, quelques jeux et les principaux commerces du bord. À bâbord, elle est prolongée vers l'avant par une promenade intérieure bordée de quelques tables. L'ensemble adopte une atmosphère de bois clair, idéale pour une traversée longue sous atmosphère grisâtre. Le milieu du pont 7 est bordé d'une courte promenade extérieure. C'est d'ici que l'on accède chaque côté aux deux embarcations de sauvetage. Une zone agréable et abritée du vent appréciée notamment le temps d'une cigarette. Le restaurant principal est situé à l'avant du pont 7. Via ses larges sabords, il profite d'un beau panorama sur tout l'avant du navire. On y accède à bâbord par la promenade intérieure. Regagnons maintenant l'atrium pour le pont 8... Là aussi, l'espace reprend les principes de la croisière. Un escalier unique occupe le centre de l'atrium ; à son pied, une tablette offre quelques informations sur le navire, la navigation et la destination. Au pont 8, l'atrium est couvert par une véranda, dont la lumière naturelle illumine un peu plus l'espace. L'avant du pont 8 est occupé par un vaste salon-bar. Il profite de larges sabords offrant un panorama sur toute la poupe du navire. Une ambiance chaleureuse qui peut se transformer le soir en lieu festif. Voilà qui serait dommage sur les lignes Angleterre <> Espagne ! Bien sûr, le Salamanca possède de vastes espaces publics extérieurs. Une terrasse occupe tout le pont 9 avec quelques bancs et espaces de jeux ; également un bar à l'arrière, abrité du vent par la cheminée. À la manière d'un liner, la terrasse du Salamanca descend en dégradé jusqu'à l'arrière du pont 6. Les occupants des cabines profitent ainsi d'un espace extérieur au bout du corridor. C'est à l'arrière du pont 6 que l'ont découvre la plaque des chantiers Jinling de Weihan.
La semaine dernière fut aussi riche que chargée pour le monde de la croisière francophone ! Après CFC mardi, c'était jeudi au tour d'Exploris de se dévoiler au grand public. Découvrez tout sur la nouvelle compagnie d'expédition française.
Hier matin se dévoilait un nouvel acteur immanquable de la croisière française. Cédric Rivoire-Perrochat et Clément Mousset nous donnaient rendez-vous à l'Hôtel de la Marine pour découvrir leur nouveau bébé - bébé tricolore au passage.
Yesterday morning, French cruising was discovering a new major actor. Cedric rivoire-Perrochat and Clément Mousset were meeting their collaborators in Paris Hôtel de la Matin to introduce their brand new baby - French actually. Dernier jour... toujours le moins agréable. Nous accostons à Barcelone ce matin à l'aube : comme la semaine dernière, accompagnés des Wonder of the Seas et Norwegian Epic. Dimanche dernier semble si loin cependant ! J'ai croisé un couple de Français hier : ce voyage est leur première croisière, Monsieur est épaté du détachement de la vie terrestre et du sentiment de temps qui s'arrête. Et encore, sur un navire ultra-connecté comme celui-ci ! Comme quoi, ce sentiment dépend de chacun. Après notre départ d'Ibiza, le navire a perdu de son agitation : qui dit lendemain d'overnight en plus de veille de débarquement... Ma foi, chacun commence un repos bien mérité après ce tel voyage ! Hier soir, les passagers préféraient profiter d'un élément du navire en particulier. Terrasse des Docks à l'arrière du pont 6, Manor et son spectacle unique, voire terrain de basket-ball ou baby-foot géant sur les ponts supérieurs ! Chacun profitera de son voyage jusqu'à la dernière seconde. Pour ma part, un cocktail au concert à l'atrium suivi d'une soirée lecture sur mon hamac me va parfaitement.
Chaleureux, coloré, amical... le terminal Barcelona-Sud est aussi agréable à la descente qu'à l'embarquement !
Je profiterai de la matinée en ville : la chaleur me fait cependant vite rejoindre la gare. Barcelona-Sants possède le froid et le modernisme d'une gare des années 50-60, à l'instar de Montparnasse à Paris. Sacré contraste avec le terminal de Barcelone ! |
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Novembre 2023
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