Retour au point de départ. Lorsque nous nous réveillons, le MSC Seaside est déjà amarré au môle croisières de Marseille. On retrouve le Costa Smeralda face à nous, le Silver Muse devant et le Norwegian Dawn au quatrième poste : comme si aucun n'avait bougé depuis dimanche dernier. En ce début de matinée, les opérations de débarquement ont déjà commencé. L'organisation est la même que la dimanche dernier : le terminal est consacré à ceux qui débutent et ceux qui terminent leur croisière, tandis que les excursions partent du parking adjacent. MSC échelonne les embarquements et les débarquements, chacun se voyant attribué une heure et un groupe : un moyen efficace pour limiter l'attente... et l'affluence qui va avec ; éviter de créer un cluster. Nous quittons le navire aux alentours de 10 heures : nous rejoignons ensuite le centre-ville de Marseille pour une brève balade en ville. Ceux avec qui je voyage quitte la Cité Phocéenne en train en début d'après-midi - de mon côté j'y reste quelques jours. Les deux paquebots suivent à peu près les mêmes horaires que dimanche dernier : j'en profiterai de mon côté, pour saluer le MSC Seaside sur lequel je serais volontiers resté plus longtemps ! Le Costa Smeralda par une heure plus tard. Le port retrouve ses airs calmes : pour le moment, seuls ces deux paquebots sont ici en tête de ligne. À l'heure de la publication, ils ont chacun repris la route empruntée la semaine dernière pour un tour en Méditerranée identique. Comme l'accord final ! Parce qu'une croisière en Méditerranée Centrale ne se conçoit pas sans une halte à Gênes ; qui plus est une croisière MSC.
Depuis l'Antiquité, la ville possède un rayonnement mondial pour le commerce maritime. Son aménagement en témoigne lui-même : Gènes s'établit autour d'un golfe du même nom, entièrement occupé par le port de commerce. Dès la révolution industrielle ce dernier s'étendra au-delà du golfe : il court désormais sur un rivage d'une vingtaine de kilomètres. Sept heures : émergeant tout juste, je fais un bref tour sur le balcon. Quel choc alors ! J'avais oublié que nous sommes dans le premier port passagers d'Italie : également l'un des refuges les plus choisis pour les paquebots en hivernation. Costa, MSC, Regent, Virgin même... les voisins sont nombreux. Ils semblent en très bon état pour la plupart ! Mon ami photographe se moquera de moi une bonne partie de la matinée pour ne pas avoir assisté à l'arrivée aux aurores ; nous développerons ce point ce soir à l'appareillage. Civitavecchia, Gènes, Venise, Naples... Cela ne fait aucun doute : ces ports retrouveront leur importance inestimable dès lors que la croisière retrouvera son dynamisme. Celui que nous visitons aujourd'hui a la même importance que Le Havre dans l'hexagone : à moins de deux heures de la Ville Éternelle, c'est la porte d'entrée maritime de Rome. Il reçoit un trafic ferry colossal : Moby, Corsica, GNV... l'utilisent comme point de départ vers la Sardaigne, la Corse et même vers le Maghreb. Pour les paquebots c'est un port incontournable : escale offrant la possibilité d'une (brève) excursion à Rome à la journée, sa proximité avec l'aéroport de la capitale italienne en font un port d'embarquement et de débarquement fréquent. On y retrouve d'ailleurs le Costa Smeralda, avec qui nous sommes partis de Marseille dimanche : il s'installe au poste au Nord du nôtre aux alentours de 9h.
Notre voyage compte deux jours complets passés en mer : lundi dernier et aujourd'hui. Peut-être avez-vous entendu parler de journées en mer comme un moment de repos... voire d'ennui ? Rassurez-vous, c'est grotesque.
Complètement faux, en particulier sur les grands navires : ces fameuses villes flottantes. Voici bien un avantage d'une ville, que de ne jamais s'y ennuyer - même si elle est située à des centaines de kilomètres des autres. Notre MSC Seaside aurait-il été dessiné en conséquence ? C'est tout comme : parmi ses habitants, on sent un fort enthousiasme. Ces derniers, on l'a vu, on largement festoyé la nuit dernière... la suite logique ? Qui sait ! En attendant, profitons-en. C'est une escale encore naissante, au Sud-Est de l'Italie. À l'instar de Dunkerque, Tarente est un port d'une grande importance : la ville représente le contact entre la Mer Méditerranée et un bassin industriel colossal. Autour du port on reconnaît une raffinerie, une aciérie, plusieurs usines diverses ; à quai, un minéralier, deux vraquiers, un transporteur de colis lourds et plusieurs chimiquiers. Nous n'aurons pas l'occasion de visiter la ville elle-même cette fois - mais vue la beauté du front de mer faisant face à notre navire... ce n'est que partie remise ! De notre côté nous partons vers la Florence du Sud. À un peu plus d'une heure en car de Tarente, la ville de Lecce est célèbre partout en Europe. Un réveil en douceur. Il est à peine cinq heures et demie alors que le ciel prend des tons plus clairs, puis orangés... Autour du MSC Seaside, c'est déjà Syracuse. La baie de Syracuse est une forme étroite ; y entrer avec un si grand navire pourrait sembler ubuesque : cependant nous glissons sans le moindre brut vers le terminal situé à l'ouest de la ville. C'était l'une des priorités à sa construction que de réduire l'impact sonore de notre navire : de fait, c'est au remous que l'on découvre le propulseur d'étrave en marche. L'air est déjà chaud, la brise inexistante ; la ville semble endormie elle-aussi, le soleil encore très bas sur l'horizon n'éclairant que peu de rues.
Une croisière peut-elle mieux commencer que par une journée en mer ? Après réflexion, c'est cet isolement au milieu de la Méditerranée que beaucoup sur ce navire sont venus quérir. Un sentiment difficile à expliquer : le terme isolement lui-même est mal venu. Un détachement plutôt : celle d'une communauté humaine détachée du reste de l'humanité. Se sentir loin de toute terre, restreint à un groupe de quelques milliers d'individus.
Le MSC Seaside est un navire parfait pour la circonstance. Conçu pour les Caraïbes, ses aménagements n'adoptent pas la disposition habituelle très axée autour du cœur du navire. Il dispose d'un atrium qui occupe toute sa largeur et baigne ainsi de lumière. À l'instar des autres navires de la flotte, sa décoration pleine de miroirs est lumineuse, étincelante même. Ce caprice météorologique aura bluffé tout le monde. Une journée grisonnante, caractérisée de nordique par certains normands de passage en Provence ; qui se transforme en soleil radieux alors que sont larguées nos amarres. Les passagers qui nous entourent semblent ravis de leurs balades à Marseille malgré la pluie, mais ceux qui viennent d'embarquer encore plus vu l'ambiance presque exotique que prend le voyage.
Ceux qui viennent d'embarquer... Ils sont nombreux justement. Patrick Pourbaix, Directeur de MSC France à bord pour célébrer ce retour, évoque plus de 1 200 embarquants. La moitié des passagers présents à bord. Le MSC Seaside sera cette semaine majoritairement francophone. |
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Mai 2024
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