Note de l'auteur: le texte qui suit est une tribune parfaitement personnelle qui n'engage la parole de personne hormis la mienne. Contrairement à plusieurs reportages publiés sur ce site, aucun port, aucune compagnie, aucune entité n'a été contacté ni impliqué dans cette rédaction. Pour des raisons évidentes de violence les commentaires publics sont désactivés sur cette page : n'hésitez toutefois pas à me contacter pour toute réponse. Mathieu BURNEL
C’est à Cherbourg que nous avons découvert le W.B. Yeats pour la première fois. Initialement prévu pour être livré en mai 2018, c’est finalement en décembre 2018 qu’Irish Ferries en a pris possession après une succession de reports. Il a remplacé l’Oscar Wilde, qui assurait le service d'Irish Ferries entre la France et l’Irlande depuis 2007 et qui a depuis été vendu au groupe MSC pour 28,9 millions d’euros.
16h45, Pier 90. Dans le frileux crépuscule de Novembre, les silhouettes se multiplient doucement à l'avant du Celebrity Eclipse. À coup de chocolats chauds distribués par les barmen en anorak, l'on tente de passer outre le -2 degrés ressenti. Mais grelotte-t-ton de froid, ou d'impatience ? "Croisière de quinze jours ou non, certains de nos passagers ont choisi l'itinéraire exclusivement pour ce moment" nous confie le Directeur de l'Hôtellerie. Alors que sont larguées les dernières amarres, la puissante sirène de l'Eclipse fait vibrer l'assemblée. L'émotion est palpable. Le grand paquebot se met en branle, prudemment, la poupe déjà prise dans le courant du fleuve. Une marche arrière sur autoroute avec un poids lourd de 317 mètres.
MSC a pris livraison fin mai de son nouveau navire, MSC Meraviglia. Construit à Saint-Nazaire, ce grand paquebot (315 mètres de long, 4 200 passagers en base double) inaugure une nouvelle série qui se terminera - a priori - avec l'arrivée du dernier World-class en 2026. Comme le rapporte Patrick Pourbaix, directeur France de la compagnie italo-suisse, dans une interview accordée à Cruise Industry News, "MSC est aujourd'hui le premier client à l'exportation de l'industrie française. Tous nos navires actuels ont été construits à Saint-Nazaire. Nous sommes fiers de cette relation privilégiée." Le MSC Meraviglia représente à lui seul plus de cinq millions d'heures de travail.
Mais pour la compagnie, qui compte aussi parmi les leaders mondiaux des porte-conteneurs, le lien avec la France dépasse l'Estuaire de la Loire. "MSC est leader en Europe, de manière globale (notamment sur les petits marchés. Pas encore en France..." nous explique Patrick Pourbaix, "mais nous avons vocation à l'être." Pour son nouveau navire, MSC s'est éloignée des sentiers battus de Méditerranée et a fait baptiser son nouveau navire dans le bassin Nord-Ouest, au Havre précisément. "Nous avons de grands projets au Havre. Il s'agit d'y créer un grand port de départ, comme Marseille l'est devenu il y a quinze ans sous une impulsion commune [avec Costa et l'actuel Celestyal]." Ainsi, du 2 au 4 juin, la Cité Océane - qui de plus célèbre actuellement ses cinq-cents ans en grandes pompes - s'est trouvée au centre des projecteurs du monde de la croisière. Le MSC Meraviglia est arrivé vendredi en milieu de matinée, sous les yeux de milliers de curieux amassés partout autour de l'avant-port. Au Terminal de Floride; il était accompagné du porte-conteneurs MSC Narissa, amarré juste en face. Une manière pour MSC de rappeler sa double vocation y compris au Havre : le port normand fait ainsi partie des hubs de l'armateur, et a récemment engrangé plusieurs escales jusqu'alors programmées à Anvers. Les havrais ont cependant été nombreux à regretter que ce navire beaucoup moins élégant vienne obturer la vue sur le nouveau fleuron... Heureusement la taille du paquebot a pu en partie compenser ce manquement. Baleària est une compagnie maritime espagnole, fondée en 1998. Elle opère des navires dans trois zones :
Faisant pendant longtemps partie des compagnies méditerranéennes opérant des navires d’occasion, Baleària a très nettement modernisé sa flotte entre 2009 et 2010 avec l’arrivée de quatre unités neuves, commandées aux chantiers espagnols de Barreras. L’armateur a décidé de poursuivre ce renouvellement de flotte en commandant début septembre 2015 deux navires de 225 mètres de long propulsés au GNL, pour un coût total de 350 millions d’euros. Un an plus tard, Baleària annonce son intention de commander d'autres navires de taille moyenne. [Cet article est la deuxième partie du reportage réalisé à bord du Carthage, publié une première fois en juin 2012, auquel vous pouvez accéder en cliquant ici] Après 4 jours passés sur le sol tunisien, nous nous dirigeons vers le terminal ferries de La Goulette. Ce temps en Tunisie nous a permit de revoir principalement La Marsa et Tunis.
Avant de prendre le chemin du terminal, nous prenons notre déjeuner dans le centre-ville de la Goulette. Il fait chaud (plus de 30°C). Bien plus qu'à Marseille où nous arriverons le lendemain. Le terminal de La Goulette est très agréable: spacieux, lumineux, avec l'air conditionné. Les contrôles poussés: passeport et bagages (ce qui est normal pour des lignes internationales) effectués, nous nous dirigeons vers la salle d'attente située à côté du quai où est amarré le Carthage. C'est avec plaisir que j'ai retrouvé le Rhapsody, que j'ai toujours connu sous le nom de Napoléon Bonaparte, à Gênes en avril dernier. Après son accident dans le port de Marseille (en octobre 2012), qui avait conduit à sa sortie de la flotte de la SNCM, il avait été vendu au groupe MSC puis remorqué vers Naples en mai 2014, où il avait été réparé (réfection de la salle des machines principalement).
Une fois mis en service, il inaugure dans un premier temps le nouveau service de GNV entre l'Italie et l'Albanie à l'été 2015. En hiver 2016, il effectue des traversées entre Gênes, Barcelone et Tanger et sert au printemps de centre de conférence au Maroc, dans le port de Dakhla. Un mois après, j'embarquais pour une traversée d'une vingtaine d'heures entre Gênes et Barcelone. L'Ocean Dream navigue depuis 2011 pour l'organisation japonaise Peaceboat : cette compagnie de croisière hors du commun fut fondée dans le début des années 80 dans le but de répandre un message de paix, de respect de l'autre et de conscience environnementale sur toute la planète. Elle exploite depuis 1983 un paquebot (successivement The Topaz, The Oceanic et désormais l'Ocean Dream) pour des croisières en Asie et trois voyages circumterrestres par an. On voit chaque année la cheminée rouge de l'Ocean Dream au Havre, où le navire fait relâche deux à trois jours. Nous avions eu l'occasion de visiter ce paquebot en 2012, et remercions au passage l'équipe de l'association havraise des Amis des Paquebots et Marine Marchande pour cette belle opportunité.
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Novembre 2020
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