Sept heures : émergeant tout juste, je fais un bref tour sur le balcon. Quel choc alors ! J'avais oublié que nous sommes dans le premier port passagers d'Italie : également l'un des refuges les plus choisis pour les paquebots en hivernation. Costa, MSC, Regent, Virgin même... les voisins sont nombreux. Ils semblent en très bon état pour la plupart ! Mon ami photographe se moquera de moi une bonne partie de la matinée pour ne pas avoir assisté à l'arrivée aux aurores ; nous développerons ce point ce soir à l'appareillage. Civitavecchia, Gènes, Venise, Naples... Cela ne fait aucun doute : ces ports retrouveront leur importance inestimable dès lors que la croisière retrouvera son dynamisme. Celui que nous visitons aujourd'hui a la même importance que Le Havre dans l'hexagone : à moins de deux heures de la Ville Éternelle, c'est la porte d'entrée maritime de Rome. Il reçoit un trafic ferry colossal : Moby, Corsica, GNV... l'utilisent comme point de départ vers la Sardaigne, la Corse et même vers le Maghreb. Pour les paquebots c'est un port incontournable : escale offrant la possibilité d'une (brève) excursion à Rome à la journée, sa proximité avec l'aéroport de la capitale italienne en font un port d'embarquement et de débarquement fréquent. On y retrouve d'ailleurs le Costa Smeralda, avec qui nous sommes partis de Marseille dimanche : il s'installe au poste au Nord du nôtre aux alentours de 9h.
Notre voyage compte deux jours complets passés en mer : lundi dernier et aujourd'hui. Peut-être avez-vous entendu parler de journées en mer comme un moment de repos... voire d'ennui ? Rassurez-vous, c'est grotesque.
Complètement faux, en particulier sur les grands navires : ces fameuses villes flottantes. Voici bien un avantage d'une ville, que de ne jamais s'y ennuyer - même si elle est située à des centaines de kilomètres des autres. Notre MSC Seaside aurait-il été dessiné en conséquence ? C'est tout comme : parmi ses habitants, on sent un fort enthousiasme. Ces derniers, on l'a vu, on largement festoyé la nuit dernière... la suite logique ? Qui sait ! En attendant, profitons-en. C'est une escale encore naissante, au Sud-Est de l'Italie. À l'instar de Dunkerque, Tarente est un port d'une grande importance : la ville représente le contact entre la Mer Méditerranée et un bassin industriel colossal. Autour du port on reconnaît une raffinerie, une aciérie, plusieurs usines diverses ; à quai, un minéralier, deux vraquiers, un transporteur de colis lourds et plusieurs chimiquiers. Nous n'aurons pas l'occasion de visiter la ville elle-même cette fois - mais vue la beauté du front de mer faisant face à notre navire... ce n'est que partie remise ! De notre côté nous partons vers la Florence du Sud. À un peu plus d'une heure en car de Tarente, la ville de Lecce est célèbre partout en Europe. Un réveil en douceur. Il est à peine cinq heures et demie alors que le ciel prend des tons plus clairs, puis orangés... Autour du MSC Seaside, c'est déjà Syracuse. La baie de Syracuse est une forme étroite ; y entrer avec un si grand navire pourrait sembler ubuesque : cependant nous glissons sans le moindre brut vers le terminal situé à l'ouest de la ville. C'était l'une des priorités à sa construction que de réduire l'impact sonore de notre navire : de fait, c'est au remous que l'on découvre le propulseur d'étrave en marche. L'air est déjà chaud, la brise inexistante ; la ville semble endormie elle-aussi, le soleil encore très bas sur l'horizon n'éclairant que peu de rues.
Une croisière peut-elle mieux commencer que par une journée en mer ? Après réflexion, c'est cet isolement au milieu de la Méditerranée que beaucoup sur ce navire sont venus quérir. Un sentiment difficile à expliquer : le terme isolement lui-même est mal venu. Un détachement plutôt : celle d'une communauté humaine détachée du reste de l'humanité. Se sentir loin de toute terre, restreint à un groupe de quelques milliers d'individus.
Le MSC Seaside est un navire parfait pour la circonstance. Conçu pour les Caraïbes, ses aménagements n'adoptent pas la disposition habituelle très axée autour du cœur du navire. Il dispose d'un atrium qui occupe toute sa largeur et baigne ainsi de lumière. À l'instar des autres navires de la flotte, sa décoration pleine de miroirs est lumineuse, étincelante même. Ce caprice météorologique aura bluffé tout le monde. Une journée grisonnante, caractérisée de nordique par certains normands de passage en Provence ; qui se transforme en soleil radieux alors que sont larguées nos amarres. Les passagers qui nous entourent semblent ravis de leurs balades à Marseille malgré la pluie, mais ceux qui viennent d'embarquer encore plus vu l'ambiance presque exotique que prend le voyage.
Ceux qui viennent d'embarquer... Ils sont nombreux justement. Patrick Pourbaix, Directeur de MSC France à bord pour célébrer ce retour, évoque plus de 1 200 embarquants. La moitié des passagers présents à bord. Le MSC Seaside sera cette semaine majoritairement francophone. Marseille, Gare Saint-Charles. La fin de soirée ne signifie en rien ambiance calme dans cette cathédrale de fer. En provenance de Paris, Lille, Nice, Bordeaux... les trains se succèdent à rythme soutenu et déversent leurs voyageurs. Les flux vers la Méditerranée ont repris leur puissance estivale... probablement plus encore : chacun veut changer d'air. Du nord au sud, on ressent ce besoin de voir un autre paysage, découvrir de nouveaux endroits... voyager, tout simplement.
Je vois déjà au terminal croisières marseillais une cadence soutenue voire surchargée... Voici longtemps que l'on avait perdu l'habitude des grands embarquements dans la Cité Phocéenne. Demain cependant, les deux géants méditerranéens viendront nous rendre visite : d'un côté le Costa Smeralda, dernier fleuron de Costa, également pour son premier départ de la saison. De l'autre, notre navire pour le beau circuit que nous partagerons pour les sept jours à venir : le MSC Seaview, qui reprend - enfin - ses voyages en Méditerranée centrale. Ce matin j'y ai songé au réveil : dans deux jours, je serai au milieu des Bouches de Bonifacio ! Bon sang, cela n'était pas arrivé depuis plus d'un an. Après discussion avec des amis, nous l'avons réalisé collectivement : y compris dans le monde maritime, nous sommes nombreux à ne pas avoir mis un pied hors de France depuis une grosse quinzaine de mois. Pour ma part, ce n'était pas arrivé depuis 2013 ! Enfin ! Voyons tout cela demain au réveil. Un tour sur le front de mer nord le révèle avec douceur et poésie : pour le moment le port somnole, avec à quai ses paquebots encore désarmés, attendant patiemment de reprendre vie. À demain... Reprise des croisières en France : vivez la croisière à bord du MSC Seaside comme si vous y étiez29/6/2021
Les Marseillais l'ont vu passer il y a trois jours - en toute discrétion ? Plus pour une escale technique que commerciale defait. Le MSC Seaside relancera dimanche prochain les croisières au départ de Marseille. Dans un monde des paquebots reprenant vie peu à peu, MSC exploite maintenant un de ses navires-amiraux en Méditerranée Occidentale. À partir de ce 4 juillet, c'est un départ hebdomadaire qui reprend depuis la Cité Phocéenne : sur différents itinéraires, de Tarente à Lisbonne via la Sicile, l'Espagne, Gibraltar, Corse et Sardaigne... une belle palette d'itinéraires d'une à neuf nuits, à bord des MSC Virtuosa, MSC Preziosa, MSC Grandiosa, MSC Fantasia, MSC Seaview, MSC Seashore et MSC Seaside.
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Décembre 2021
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