On les aperçoit en approchant de la côte sud anglaise, de la Floride ou des îles grecques : les paquebots sont pour la plupart toujours à l’arrêt alors que la Covid-19 sévit sur toute la planète… et que le monde du tourisme demeure au plus bas. Plusieurs compagnies sont parvenues à reprendre leurs voyages, à une échelle réduite dans tous les sens cependant : peu de navires accueillent un nombre de passagers très abaissé pour des croisières dans une zone restreinte ; desservant souvent un seul pays. Notons qu'ne étape importante a été franchie pour la reprise : le CdC (Center for Desease Control and prevention), a levé son « no-sail order » le 30 octobre. Ainsi les autorités des États-Unis n’interdisent plus désormais les voyages maritimes à leurs ressortissants, qui demeurent le principal moteur de la croisière à l’échelle mondiale. Les armateurs sont cependant conscients d’à quel point les choses ne sont pas si simples… Réunies via l’Association Mondiale des Compagnies de Croisière (CLIA), la majorité des compagnies a d’elle-même repoussé la reprise des activités à l’horizon 2021. Au total, seulement vingt-six paquebots (source) ont repris ou devraient reprendre leur navigation d’ici la fin d’année, sur les presque quatre-cents en service. Les ports d’escales paraissent bien vides, privés depuis le printemps de leurs visiteurs et de toute la vie qu’ils y amènent. Côté Normandie, du Havre à Cherbourg, l’on a pu récemment voir quelques-uns de nos regrettés visiteurs, dans une ambiance privée de ses flux humains et plutôt fantomatique de fait. En début de semaine, c’est une flotte massive qui s’est postée à l’Est de la Baie de Seine. Celle de Carnival UK (P&O et Cunard), presque au complet, c’est-à-dire dix grands paquebots alignés à la dérive. Face aux tempêtes semblables à celle ayant sévi en Manche en début de semaine, des navires marchands viennent fréquemment trouver un abri au large du Val de Saire ; mais le dernier paquebot s’étant fait remarquer dans cette zone n’est autre que le France en 1974 ! Cette visite fut remarquée par les habitants de la région ; certains s’inquiétèrent même de cet alignement impressionnant et de ses raisons. Les silhouettes du large sont familières à la région heureusement : les navires britanniques de Carnival sont des visiteurs réguliers du port de Cherbourg… ils figurent même parmi ceux qui, pendant l’épopée transatlantique, ont motivé sa construction pour accueillir les géants transocéaniques. Pour les riverains, c’est bien sûr le Queen Mary 2 qui s’est fait reconnaître avec chaleur et enthousiasme… mais aussi avec cette éternelle question – quand reviendront-ils. Le Havre a vu partir son pensionnaire en milieu de semaine : Le Dumont d’Urville de Ponant a rejoint les quais de l’Orne. Il y a retrouvé son jumeau, le Bougainville, ainsi que le Deutschland de Phoenix Reisen (arrivé au printemps). C’est une ambiance inédite pour le port de Caen, qui accueille rarement des paquebots et encore plus rarement plusieurs ensemble ; un paysage apprécié des passants, surtout les deux jumeaux, magnifiques et neufs, amarrés cul à cul. Ces trois navires correspondent à ceux qu’accueillent ce port en général, petits, luxueux, à la recherche d’escales inédites et au cœur du territoire. À l’heure où vous découvrez cet article, un autre navire transite dans la Manche, plus loin mais serrant lui aussi le cœur de la croisière française. L’Astor a appareillé de Tilbury : à la liquidation de son armateur, Cruise & Maritime Voyages, il a été vendu à un agent assurant l’intermédiaire avec… la casse. Son prix, 1,7 millions de dollars, représente une bouchée de pain ; la valeur de la ferraille concrètement. Le navire quitte ce midi la Tamise : il a mis cap vers la Turquie et Aliaga. Ainsi ne deviendra-t-il jamais Jules Verne et l’aventure entamée par CMV France (voir ici) se conclue sur ce voyage. Pas de surprise donc : le monde des voyages maritimes garde un horizon encore flou pour les mois à venir. Les experts du secteur ne se font pas de souci quant au redémarrage : les amateurs de croisières n’ont pas renoncé à partir ; plutôt s’impatientent de retrouver leurs voyages. « Depuis la reprise des activités le 16 août dernier, nous observons une envie de voyager de la part du marché français même si nous ne sommes bien évidemment pas sur le même niveau qu’avant la crise sanitaire. Néanmoins, nous restons confiants pour le futur car nous voyons notamment un certain engouement pour la saison été 2021. » décrit Patrick Pourbaix (MSC) dans une interview accordée à la revue Jeune Marine. « Bien sûr que la croisière a un avenir... et un bel avenir ! Nous mettons nos vies entre parenthèses mais tous autant que nous sommes, nous reviendrons, car cette aventure nous fait prendre conscience de beaucoup de choses et elle évoluera ainsi que nos passagers. » répond Clément Mousset (anciennement CMV) dans une interview accordée à Tourmag. Ainsi les paquebots reviendront… la question étant quand.
16h45, Pier 90. Dans le frileux crépuscule de Novembre, les silhouettes se multiplient doucement à l'avant du Celebrity Eclipse. À coup de chocolats chauds distribués par les barmen en anorak, l'on tente de passer outre le -2 degrés ressenti. Mais grelotte-t-ton de froid, ou d'impatience ? "Croisière de quinze jours ou non, certains de nos passagers ont choisi l'itinéraire exclusivement pour ce moment" nous confie le Directeur de l'Hôtellerie. Alors que sont larguées les dernières amarres, la puissante sirène de l'Eclipse fait vibrer l'assemblée. L'émotion est palpable. Le grand paquebot se met en branle, prudemment, la poupe déjà prise dans le courant du fleuve. Une marche arrière sur autoroute avec un poids lourd de 317 mètres.
Depuis plusieurs semaines, l'attention des médias nationaux est centrée sur l'Harmony of the Seas, récemment livré par les chantiers de Saint-Nazaire. D'après la presse locale, la construction du dernier géant de Royal Caribbean a attiré près de 40 000 personnes sur les rives de Loire. Le navire est actuellement à Southampton pour le début de son exploitation commerciale.
L'Harmony of the Seas effectuera plusieurs mini-croisières avant de débuter la saison en Méditerranée - Marseille le recevra alors chaque semaine. Au cours d'un itinéraire de trois nuits du 26 au 29 mai, il fera sa toute première escale commerciale en France. Suivant les traces du Queen Mary 2, le paquebot géant est attendu le 27 mai à Cherbourg de 7h à 18h avec à son bord près de 5 200 passagers. From a couple of weeks, the French medias are focused on the Harmony of the Seas, recently delivered by the Saint-Nazaire shipyards. According to the local press, the building of Royal Caribbean latest giant attracted more than 40,000 people on the Loire shore. The vessel is now in Southampton for beginning her commercial operations. Harmony of the Seas will sail for several short tours before to launch his Mediterranean season (which will lead him to dock in Marseilles every week). During a three-nights cruise from May 26th to 29th, she will make her very first French commercial stop in France. Following the steps of Queen Mary 2, the giant cruise ship will come on May 27th in Cherbourg from 7 AM to 6 PM with about 5,200 passengers. Brittany Ferries s'installe au Havre, DFDS quitte Dieppe : le Transmanche en pleine mutation7/2/2014
Le communiqué dévoilé ce matin par la compagnie bretonne inaugure des changements majeurs dans la répartitions des lignes transmanche. A partir de fin mars, Brittany Ferries exploitera le Norman Voyager, ferry assurant la liaison Le Havre_Portsmouth actuellement pour le compte de DFDS. Le navire restera sur sa ligne actuelle en semaine, et assurera un aller-retour entre l'Angleterre et Santander chaque week-end : d'après Brittany Ferries, il s'agit de remplacer le Cotentin (exploité selon le même principe entre Cherbourg, Poole et Santander jusqu'en octobre dernier) par un navire plus adapté, capable notamment d'accueillir des passagers.
The press release published this morning by Brittany Ferries signs the arrival of important changes in the trans-channel ferries operators. From the end of March, the Breton owner will operate Norman Voyager, the ferry sailing beetwen Le Havre and Portsmouth currently for DFDS. The vessel will stay on this line in the week, she will make one return between England and Santander every week-end. According to Brittany Ferries, this aims to replace the Cotentin (operated with the same principle between Cherbourg, Poole and Santander until last October) with a most well-fitted ship, able to welcome passengers. 120 escales prévues au Havre, 27 à Cherbourg, 40 à Rouen/Honfleur et 7 à Caen : l'année 2014 s'annonce extrêmement riche pour les ports normands. Une fois encore, hors Bassin Méditerranéen, la Normandie sera de loin la première destination de l'hexagone pour les paquebots de croisières, avec près de 300 000 passagers attendus. En plus du développement mondial de la croisière, qui n'a pas cessé depuis le début des années 90 - à l'époque, la région totalisait une soixantaine d'escales - les ports normands profitent de leur situation géographique, à proximité de Paris et des grandes routes maritimes, pour tirer leur épingle du développement de la croisière francophone.
Le marché français est désormais quatrième européen, et malgré le repli de plusieurs opérateurs, les embarquements locaux se maintiennent. Le Havre recevra une nouvelle fois les départs de MSC vers l'Europe de l'Ouest, tandis que de Cherbourg partira une transatlantique francophone à bord du Queen Mary 2. Une mini-croisière d'une nuit est également prévue du Havre à Zeebrugge, pour le compte de l'Association des Amis des Paquebots et de la Marine Marchande du Havre, à bord du Louis Aura. |
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Novembre 2023
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