« C’est amusant, on est vraiment dans les starting blocks là ! » On a rencontré Patrick Pourbaix quelques heures à peine avant le baptême du MSC Virtuosa. « C’est comme… avant un grand concert, quelque-part. En plus on a des personnalités vraiment très importantes : jusqu’au plus haut Dignitaire de Dubaï et même des Émirats Arabes Unis seront présents ce soir. C’est un moment évidemment intense, un grand moment où l’on est aussi stressé qu’à l’inauguration du premier bateau ! » Patrick Pourbaix dirige les bureaux Français, Belges et Luxembourgeois de MSC croisières. Il ne cache pas son enthousiasme pour l'arrivée d'un nouveau navire. « Il faut comprendre que pour les équipes de MSC, la sortie d’un bateau c’est comme la naissance d’un bébé. Tout ce que cela peut signifier ! Derrière l’inauguration, il faut prendre en compte toute la dimension humaine que représente ce bateau. Le nombre de personnes qui vont travailler à bord : à chaque fois, c’est presque 2000 personnes qui commencent un nouveau travail. » Et dans des circonstances aujourd’hui très compliquées, il le rappelle : « voir un paquebot qui fonctionne, c’est aujourd’hui rare et cela montre que l’on recommence progressivement. 11 navires sur 19 : plus de la moitié de notre flotte a repris service désormais et on espère toute la flotte d’ici à l’été 2022. » Et ce lieu de naissance a évidemment son importance. « On est en terre de connaissance, on voulait marquer le coup et célébrer ce moment ici » explique Patrick Pourbaix. Si le Virtuosa est le premier paquebot de MSC dont la carrière commence aux Émirats, la compagnie italo-suisse célèbre une longue et solide implantation locale. « MSC était un des précurseurs à Dubaï : comme le disait notre Président toute-à-l’heure, Dubaï n’est pas uniquement pour les navires de croisière puisque MSC travaille depuis longtemps ici avec ses navires de charge. » Le Golfe Persique est une destination en plein boom, séduisant de plus en plus les voyageurs européens. « Aujourd’hui je le dis : la destination la mieux mise en avant par les réservations, c’est Dubaï. Cette année, les chiffres au départ de Dubaï sont supérieurs à ceux d’une année hors Covid ! » Patrick Pourbaix cite l’Exposition Universelle comme important catalyseur de ce succès. « Je mets de côté la Méditerranée qui de toute façon rencontre du succès : cet été fut assez extraordinaire vues les circonstances ! » « On peut le mentionner : Dubaï n’a jamais été une destination forte pour les Français. Par exemple, au nombre d’habitants, le marché belge vend beaucoup plus de croisières sur Dubaï que la France ! C’est cependant un train de changer, il y a beaucoup de bonnes raisons pour cela. » P. Pourbaix décrit le large espace que constitue un navire géant tel le Virtuosa. « La force de notre concept c’est cette économie d’échelle, apportée par le nombre croissant de passagers, qui nous permet d’investir suffisamment en espace pour chacun de nos passagers. Contrairement à une idée reçue, le nombre de mètres carré par passager, tout espace confondu, est supérieur sur un navire comme le MSC Virtuosa par rapport à un petit bateau par exemple de luxe. » MSC célébrait deux importantes mutations de sa flotte cette semaine : l’une à Dubaï, l’autre à Saint-Nazaire. Livrable l’an prochain, le MSC World Europa a été mis à l’eau mercredi. La compagnie ne cache pas sa touche inédite : « On ne peut pas tout révéler maintenant… mais oui : en terme d’innovation, le World Europa sera à l’extrême ! Même pour des professionnels comme nous : voilà des décennies que je travaille dans le monde de la croisière, et c’est la première fois que je vais inaugurer un bateau de ce type. Ne serait-ce que par ses formes : le MSC World Europa est construit en Y. Le navire a une coque centrale et les superstructures s’écartent en deux ailes avec un espace extérieur au milieu. C’est ça qui est très innovant. » P. Pourbaix le rattache à la série Genesis (Oasis of the Seas) : « Aujourd’hui, la compagnie Royal Caribbean construit des navires de ce type mais nos bateaux vont être très différents. Le World Europa sera très grand, il va dépasser les 200 000 tonnes : c’est la première fois pour MSC. Et… des aménagements intérieurs sur lesquels je ne dévoilerai rien aujourd’hui ! » Le prochain navire-amiral de la compagnie italo-suisse est déjà dans toutes les conversations pour ses innovations vertes. « C’est le premier paquebot construit à Saint-Nazaire qui fonctionnera au gaz naturel, et le premier navire au monde une fonction hybride avec une pile à combustible ! » s’enthousiasme le Directeur. « Sur ce point, on passe de la recherche et du développement à la pratique, c’est quand même une grande innovation. On prend des risques aussi quelque-part ! Mais les dernières études le montrent, cela fonctionne déjà. » Il s’agit d’une étape dans la progression écologique visée par MSC : « Notre objectif est à zéro émission en 2050 et toutes les pistes qui nous permettront de l’atteindre sont en étude. On est à l’étude avec les chantiers Ficantieri : les plans d’un éventuel premier bateau à l’hydrogène. » Des activités pour les voyageurs à la production d'énergie… en passant évidemment par les destinations et la gastronomie : le monde de la croisière a encore beaucoup à laisser découvrir. En particulier en France ! « Je vais vous le dire et c’est un appel : je suis moi-même appelé à intervenir sur les plateaux télévision, etc. quand on parle de croisière, en général c’est juste pour répondre à une problématique, à une question. Ce que je reproche un peu aux médias, c’est qu’ils ne s’intéressent à nous que quand il y a un point à faire sur un accident, la pollution… en général j’ai une tribune qui me permet d’éclairer, on est là pour ça évidemment : mais un éclairage sur un point en trois minutes. » « Mais je l’ai déjà dit, j’invite les télévisions : ce dont on aurait besoin, c’est faire un sujet d’une heure. Incluant une table ronde, avec tous ceux qui sont derrière la croisière, et interrogez-nous sur l’environnement, sur ce qui est fait, sur cet aspect marché de masse sur lequel les Français ont toutes les idées les plus fausses possibles ! En fait ça ne colle pas avec la réalité ; il y a des vrais sujets mais j’invite les télévisions, invitez-moi, invitez-nous et on va venir vous parler de la croisière, de ses qualités, de ses défauts, de ce qu’on peut faire pour améliorer les choses. Je pense que les Français aimeraient bien en savoir plus sur la croisière. Et pas en deux minutes ! Il faut une heure pour ça. » |
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