Mardi 6 juillet : escale en Sicile

Un réveil en douceur. Il est à peine cinq heures et demie alors que le ciel prend des tons plus clairs, puis orangés... Autour du MSC Seaside, c'est déjà Syracuse. La baie de Syracuse est une forme étroite ; y entrer avec un si grand navire pourrait sembler ubuesque : cependant nous glissons sans le moindre brut vers le terminal situé à l'ouest de la ville. C'était l'une des priorités à sa construction que de réduire l'impact sonore de notre navire : de fait, c'est au remous que l'on découvre le propulseur d'étrave en marche. L'air est déjà chaud, la brise inexistante ; la ville semble endormie elle-aussi, le soleil encore très bas sur l'horizon n'éclairant que peu de rues.

 Syracuse est avant tout une porte de la Sicile, à l'instar de Palerme, Catane, Messine. Située à l'extrême Sud-Est de l'île, la cité semble toujours massive et fortifiée, contrôlable de force s'il le faut. C'est une place-forte historique, comme l'île qu'elle occupe d'ailleurs : depuis l'Antiquité on y vient de Grèce, on y embarque à Malte, on en part combattre vers le Proche-Orient, même on la convoite depuis France et Angleterre. Comme Malte, elle occupe le centre de la Méditerranée ; le centre de ce qui fut longtemps le Monde pour les Européens.

Ainsi les excursions dispatchent nos passagers sur toute la côte Est de la Sicile. Une visite de la Syracuse historique est proposée, mais nombreux sont ceux rêvant de voir le Seigneur de l'île. On l'a déjà aperçu cette nuit, aux alentours de quatre heures : le ciel sombre, légèrement bleuté lui donne un air d'un Dieu au calme olympien. Pourtant l'Etna n'est pas endormi, surtout ces derniers mois : lorsqu'il ne crache pas un épais nuage de cendres d'un noir orageux, il émet un léger nuage blanc qui rappellerait presque les neiges éternelles qui l'ornaient encore quatre années auparavant. Depuis ses cratères à 3 200 mètres d'altitude, on peut admirer les deux tiers de la Sicile. C'est un cœur touristique pour celle-ci d'ailleurs : l'Etna attire à lui seul près d'un million de visiteurs chaque année.

Panorama sur le cratère inférieur de l'Etna : en arrière-plan la côte orientale de la Sicile

Une grande partie des passagers sont en excursion aujourd'hui. C'est une part du protocole sanitaire mis en place par MSC : il n'est possible de débarquer du navire que si l'on suit une excursion validée par la compagnie. MSC décrit la création d'une "bulle sanitaire" englobant le navire et tous ses occupants : les membres d'équipage ne sont pas autorisés à aller à terre pendant leur contrat et les passagers ne peuvent s'y rendre que si la compagnie contrôle entièrement cette sortie. Ainsi limite-t-elle au maximum tout contact étranger au navire.

Après la promenade sur l'Etna, nous déjeunons à Taormine, au Nord de l'île. Suite à une balade pédestre rapide (et amputée de son traditionnel temps libre) nous nous installons dans un restaurant privatisé par les passagers du MSC Seaside.

La journée se terminera sur un spectacle aussi traditionnel qu'hors du commun, le crew show. Une fois par an en général, les membres d'équipage organisent sur leur paquebot un spectacle qu'ils mènent eux-mêmes. Infirmiers, charpentier, serveurs se partagent la scène pour montrer leur talent : chant, danse, acrobaties ou numéros plus inédits tels que préparer les cocktails en jonglage.

Précédent : lundi 5 juillet (en mer)

Suivant : mercredi 7 juillet (Tarente)