Depuis le temps que nous fréquentions le port de Marseille, il devenait impératif d'effectuer une traversée à bord de ce ferry de la Tunisia Ferries. Le Carthage effectue depuis 1999, année de sa mise en service, des traversées hebdomadaires entre Marseille et Tunis-La Goulette, mais aussi depuis Gênes, en Italie. En été, il navigue à un rythme beaucoup plus soutenu. Construit en Norvège en 1999, le Carthage mesure 180 mètres de long; 27,5 de large, et peut transporter 2208 passagers et 666 voitures à la vitesse de 23,5 nœuds. A sa livraison, il a remporté un Shippax Award, récompensant différents navires chaque année. Nous avons donc embarqué à bord de ce navire en avril dernier. Après le passage d'un premier contrôle dans le terminal passagers à destination de l'Afrique du Nord, nous avons retiré au guichet les cartes d'embarquements qui nous permettrons non seulement d'aller sur le navire, mais également d'accéder à notre cabine. Lorsque nous avons pu monter à bord, les voitures embarquaient déjà depuis peu. Notre cabine, avec toilettes et salle-de-bain, se situe à l'avant tribord du pont 7. Son hublot permet d'avoir une belle vue sur Marseille, et dans moins de 24 heures, sur La Goulette... A bord, l'ambiance est décontractée: cette traversée est synonyme de vacances. Après une forte chute du nombre de passagers transportés l'an dernier, à la suite de la révolution tunisienne, la ligne attire de nouveau: sans être complet, le taux de remplissage du Carthage semble assez important. Au cours de cette traversée, nous rencontrerons aussi bien des Tunisiens vivant en France et rentrant en Tunisie pour les vacances, mais aussi des personnes s'y rendant pour le travail. Enfin, profil un peu plus rare, celui du touriste qui souhaite arriver à La Goulette, aux portes de Tunis, par bateau. A 12h40, nous quittons Marseille, avec un petit peu de retard. Nous pouvons voir à tribord les Danielle Casanova et Napoléon Bonaparte, ainsi que le Tariq Ibn Ziyad à bâbord. Rapidement, nous dépassons les îles du Frioul et du Château d'If. Le vent se fait de plus en plus sentir alors qu'au loin, nous pouvons apercevoir le Méditerranée qui arrive en provenance d'Alger. La traversée s'annonce bien! Pour la restauration, 3 solutions sont proposées aux voyageurs, au niveau du pont 8. Un self-service, et deux salles de restaurant. Nous choisissons l'une des salles de restaurant, où nous optons pour la formule combinée de 3 repas durant la traversée (plus avantageuse). Cette salle se trouve à l'avant du navire, et pour un prix modique (17 euros le dîner ou le déjeuner, avec une entrée-plat-dessert) une cuisine de qualité nous est proposée. Ce midi, c'est un repas typiquement tunisien : une excellente salade tunisienne (concombres, tomates, poivrons, fenouil, menthe et thon), un couscous à l'agneau (succulent), et une corbeille de fruits. L'autre avantage de ces repas est la convivialité puisque chacun prend le temps de lier conversation avec d'autres passagers: nous avons ainsi pu manger à la même table que deux couples (l'un d'origine tunisienne, l'autre d'origine française), ainsi qu'avec une femme se rendant en Tunisie pour son travail. Notez que les assiettes, mais aussi toute la vaisselle du bord est personnalisée au nom du ferry. La traversée suit son cours. Le vent est assez fort à tribord, mais ne soulève pas encore de grosses vagues. C'est le moment de régler les formalités: même si elles ne sont pas des plus visibles, des frontières seront franchies au cours de cette journée. Nous nous rendons sur le pont 6, pour la vérification de nos passeports et y faire apposer un tampon avant notre arrivée au port de la Goulette. Ce dispositif permet de gagner du temps arrivés à destination. La plupart des passagers se dirigent ensuite vers leur cabine respective pour se reposer, alors que d'autres préfèrent se retrouver dans les différents bars & salons ou faire quelques achats dans les boutiques duty free. L'un des atouts majeurs du Carthage est sa grande baie vitrée, qui se développe sur une hauteur de 2 ponts (les ponts 8 et 9). Outre la magnifique vue panoramique (dont profitent les passagers qui se promènent ou ceux qui s'installent dans les fauteuils ou sur les banquettes qui longent l'ouverture), cela permet d'éclairer les principales installations baignées de lumière naturelle. Vous pourrez découvrir ces installations dans la seconde partie du reportage, en ligne dans deux semaines. Durant la nuit, le vent atteint une force de 8/9 (sur une échelle de 12). Chaque vague fait bouger tout le navire, et si le personnel ne semble s'en préoccuper, de nombreux passagers préfèrent ne pas bouger de leur couchette! 6 heures 30, le vent souffle moins, le navire redevient beaucoup plus stable. La piscine n'est pas encore remplie (et ne l'est que durant la saison estivale qui démarre à la mi-juin). Cela n'empêche pas les passagers de profiter du pont et du bar qui se situent autour. Dès 7 heures 30, les côtes tunisiennes sont à tribord. Il semble que pour limiter l'effet désagréable des vagues, le commandant de bord ait décidé d'augmenter la vitesse; il reste moins de 2 heures de navigation. Les passagers en profitent pour prendre leur petit-déjeuner avec les côtes du nord de la Tunisie qui défilent derrière les larges hublots de la salle de restaurant. Chacun s'affaire ensuite dans sa cabine pour préparer ses bagages et laisser la place au personnel de la CTN pour nettoyer le navire, qui partira dans l’après-midi à destination de Gènes. De nombreux passagers s'installent sur les différents ponts extérieurs. Vers 9 heures, la banlieue de Tunis apparait: Carthage, La Marsa, Sidi Bou Saïd, etc. avec les monuments les plus emblématiques, comme la grande mosquée de Carthage avec son minaret de 55m de hauteur ou le stade olympique de Radès. Le navire est en avance sur l'horaire prévu, et la pilotine est encore au port. Le Carthage ralentit avant de totalement s'arrêter pour attendre le pilote. De l'autre côté de la baie, le mont Bou Kornine domine la ville de Hammam Lif (banlieue sud de Tunis). Ce massif montagneux d'une hauteur de 576m à la forme caractéristique, tient son nom de l'arabe dialectal "Bou Garnine" qui signifie "mont aux 2 cornes". La couleur de la mer varie d’un endroit à l’autre : si à l’approche de La Goulette la mer apparait verte, elle est ici bleue (en fonction du fond et de l’ensoleillement). 21 heures après avoir quitté Marseille, nous voilà sous la lumière dorée du printemps tunisien. Au final, le Carthage se retrouve à quai avant l'heure prévue. Ensuite, nous débarquons. Les contrôles sont assez rapidement effectués: nous voilà en Tunisie. Nous resterons sur place quatre jours, au cours desquels nous découvrirons Tunis et sa banlieue (vous pourrez en découvrir quelques éléments dans la seconde partie du reportage). Notes:Nourriture: (rapport qualité/prix) ④/⑤ > Très bonne qualité au restaurant, un peu moins au self-service. Propreté: ③/⑤ > Navire bien entretenu Équipage/accueil: ③/⑤ > Personnel très sympathique Expérience/intérêt de la ligne et des ports: ④/⑤ > Aussi bien les ports que la traversée du champ d'éoliennes rendent cette traversée intéressante Nombre des installations: ④/⑤ > Bien doté en installations. Qualité des installations: ⑤/⑤ > Très belles installations, rien à redire. Navire: ⑤/⑤ > Bien réussi extérieurement et intérieurement, très récent. Durée de la traversée: ④/⑤ > 22 heures de traversée. Reportage réalisé en partenariat avec la Tunisia Ferries. Nous remercions plus précisément Raja K. et Fayçal BS. Textes et photos © 2012, Bruno Jonathan. Les commentaires sont fermés.
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Mai 2024
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