Reportage: A bord du Monte d'Oro, de Marseille à l'Ile Rousse

Nous vous proposons aujourd'hui de découvrir le Monte d'Oro au travers d'un reportage réalisé en août dernier.

Le Monte d'Oro (nom de l'un des principaux sommets corses) a été construit en 1991 par les ACH (Ateliers et chantiers du Havre) suite à la demande de l'Assemblée territoriale, au travers de l'ORTC (Observatoire Régional des Transports de la Corse) de l'époque. D'après Alain Lepigeon, spécialiste sur la SNCM, trois capacités en passagers sont alors envisagées: 100, 200 ou 500 personnes. Commandé pour desservir Porto-Vecchio, ligne de plus en plus touristique, c'est la plus grande capacité qui est finalement choisie alors que le navire est déjà conçu.

Navire à l'aspect pour le moins original, il était alors doté de technologies et dispositifs peu répandus à l'époque: il possédait un logiciel consacré au chargement des remorques; un système de récupération des gaz destiné à chauffer l'eau pour la consommation du bord et une porte rampe uniquement destinée aux véhicules légers. Enfin, dès sa conception, le navire a été conçu pour pouvoir intégrer un dispositif militaire en cas de conflit.

Long de 145 mètres, large de 25,70; il peut accueillir 528 passagers et 1630 mètres linéaires de voitures et camions. Il est actuellement principalement affecté à la desserte de l'Ile Rousse depuis Marseille et Nice.

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Photo copyright Philippe Vaccaro

La réception

Le 23 juillet, je me présente à 18h30 au terminal pour piétons du port de Marseille, le départ à destination de l'Ile Rousse étant prévu pour 19h30. 

Cela fait trois jours que le Monte d'Oro n'a pas assuré de service commercial. En effet, un début d'incendie se déclarait à bord le 20. Rapidement maîtrisé, seuls des dégâts matériels étaient à déplorer: des câblages à remplacer principalement. Les trois jours suivants furent consacrés aux travaux et à l'obtention auprès du Bureau Veritas (bureau de classification du Monte d'Oro et de presque l'intégralité de la flotte SNCM) et des affaires maritimes des autorisations pour pouvoir à nouveau embarquer des passagers.

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En raison de procédures plus longues que prévues, le départ est retardé d'1h30. Cela ne semble déranger aucun passager: la plupart sont ici pour partir en vacances. L'arrivée à l'Ile Rousse est finalement repoussée à 7h30 ce qui n'affecte que très peu le planning de la journée de chacun. 

La Pietra semble très bien se vendre au bar du Monte d'Oro. Beaucoup boivent une bouteille de la bière corse, en attendant le départ sur le pont arrière du ferry. Au même moment, le soleil se couche derrière la côte bleue.

Il est 21 heures lorsque nous quittons notre quai. La manoeuvre est particulièrement rapidement: une fois les amarres larguées, nous sommes directement dans l'axe de la navigation qui nous permettra de quitter le port par le nord.

Nous passons à côté de l'Elyssa (navire roro de la CoTuNav), d'un roulier (le City of Oslo), puis de deux vraquiers avant de passer en dessous du pont basculant de la Pinède.

Enfin, avant notre sortie du port de Marseille, nous passons à côté de l'Excelsior, seul ferry encore à quai à cette heure-ci.

Peu après que nous soyons sortis du port de Marseille, je rejoins ma cabine. Je souhaite me réveiller le lendemain assez tôt pour profiter du navire alors que les passagers sont endormis (l'annonce de réveil est généralement diffusée 1 heure avant l'arrivée).

Ma cabine est située au pont 5, à l'extrême avant du Monte d'Oro. Elle me permettra de profiter de la navigation directement depuis ma couchette.

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Asterix in Corsica. Copyright éditions Hodder-Dargaud

Le lendemain, dès mon réveil je sors sur les ponts extérieurs. La Corse est en vue, mais se sent aussi. L'odeur qui en émane arrive souvent jusqu'au navire, mais une telle intensité est inédite pour moi. Je me dis alors que Goscinny dans la bande dessinée "Astérix en Corse" n'a peut-être pas tant exagéré que cela l'odeur perçue en arrivant par bateau.

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Les passagers peuvent prendre leur petit-déjeuner à partir d'une heure avant l'arrivée, au bar du Monte d'Oro (pont 6 arrière) où sont proposés viennoiseries, boissons chaudes et jus de fruit, ou au restaurant (un pont en dessous), avec son buffet à volonté moyennant 9 euros par personne (avec réduction pour les enfants).

Il est 7h20 lorsque le Monte d'Oro entre dans le port de l'Ile Rousse. Bien que le navire ait 23 ans, la manœuvre se fait rapidement: l'équipage connait très bien le port puisqu'il y vient jusqu'à deux fois par jour.

Une fois débarqué, je monte en haut de l'île de la Pietra qui confère à la ville son nom. On y aperçoit le Monte d'Oro, qui 1h30 après son arrivée repartira à destination de l'Ile Rousse.