Dans le bus qui traverse tout le port de Marseille (le Tanit accoste au Cap Janet à l'est du port de Marseille, en raison de ses grandes dimensions, alors que le terminal se situe à environ 6 kilomètres), les passagers savent quasiment tous que nous allons embarquer à bord du tout dernier ferry de la CTN-Tunisia Ferries: le Tanit. "Le plus gros ferry de Méditerranée" s'exclame un enfant. Non, mais presque! Il fait partie du top 7 mondial en terme de tonnage, une belle performance pour la compagnie publique tunisienne. Rien d'étonnant à ce que tout le monde reconnaisse le géant lorsque le bus s'en approche. Il faut dire que la communication était au rendez-vous pour cet événement: on retrouvait depuis plusieurs mois des affiches sur des immeubles de Tunis, de La Goulette, à bord du Carthage, et même des reportages télévisés. Ainsi, le Tanit était attendu par les médias, les tunisiens de Tunisie ou expatriés. Vers 12 heures 30, nous embarquons et prenons le chemin de notre cabine, située à l'avant du pont 7. Nous avons à cette occasion un bref aperçu de ce qui nous attendra pour les 48 heures suivantes. La cabine est confortable, bien conçue et réalisée. Le Tanit est si récent que la radio interne diffuse des musiques coréennes, qui ont permis de tester le dispositif au chantier DSME. Les commandes d'un navire pour la CTN sont rares. Les dernières en date? celles du Carthage en 1999, et du Habib en 1978. Le chantier DSME a donné le meilleur de ce qu'il savait faire. A 16 heures, le Tanit quitte le poste 6 du Cap Janet. En se dirigeant vers la sortie du port de Marseille, nous longeons des bateaux de croisière: MSC Fantasia, Costa Serena et Norwegian Epic. Le Tanit est complet, et cela se ressent sur les ponts extérieurs: de nombreux enfants profitent de la piscine et des plus petits bassins. La découverte du pont 12 dans son ensemble fut une des meilleures surprises de ce voyage. Avant la livraison nous pensions que cet espace serait inaccessible: les derniers navires livrés que nous avions pu découvrir (Spirit of France, Piana, etc...) possédaient peu d'espaces extérieurs. Cinq heures plus tard, nous quittons notre cabine, traversons les coursives jusqu'à la poupe (soit près de 200 mètres), puis montons de deux ponts pour rejoindre le self-service "Le Hafside". Il offre une très grande flexibilité, ayant adopté un système que l'on retrouve sur les bateaux de croisière: une grande salle, occupant toute la largeur du navire. Celle-ci est divisée en deux parties (l'une proposant 285 places, l'autre 365), possédant chacune une zone de service indépendante. En fonction de l'affluence, l'une, l'autre ou les deux peuvent être ouvertes. Les couleurs sont ici chaudes, alliant tons boisés et couleurs vives (rouge, jaune, etc...). Une attention particulière a ici été portée sur la diversité des tables proposées: les familles nombreuses peuvent dîner autour de tables allant jusqu'à 8 places, pendant que les passagers seuls peuvent profiter du comptoir donnant sur la mer, grâce à une baie vitrée occupant toute la hauteur du pont. Le nom "Hafside" fait référence à la dynastie Berbère qui gouvernait Ifriqiya (du XIIIème au XVIème siècle), territoire du nord de l'Afrique dont la Tunisie faisait partie. Les plats sont préparés à bord, avec des produits frais, et sont proposés à des prix plus que convenables! D'un repas à l'autre, rien n'est identique. L'idée est de proposer un choix entre viande et poisson à chaque repas, sans que ce soit tout le temps la même chose, comme c'est très souvent le cas pour d'autres compagnies. Ainsi, ce soir là est notamment servi du poulet grillé, accompagné avec du riz et des frites. D'autres passagers choisissent le restaurant à la carte "Dar el Bey", signifiant littéralement "Maison du Bey", nom du lieu qui accueillait le Bey, titre des anciens monarques tunisiens. 150 personnes peuvent y être accueillies, ce qui est assez important pour ce type de restaurant. La cuisine y est plutôt internationale. Nous finissons la soirée autour d'un café au bar-salon "Le Berbère", situé juste au-dessus. Le cadre est très agréable, dans une décoration que l'on pourrait très bien trouver sur un bateau de croisière. Là aussi, le lieu est séparé en deux parties. La première est plus intime et calme que la seconde. On trouve dans les deux une référence à l'architecture à l'influence islamique: les moucharabiehs (sorte de fenêtres à la fois décoratives et permettant la circulation de l'air dans les palais notamment). Environ un quart de la capacité du ferry vient des gigantesques salons fauteuils du bord. Nous rejoignons ensuite notre cabine pour nous reposer avant l'arrivée du lendemain, prévue vers 11 heures, localement. Dès 6 heures, les passagers se réveillent lentement et déambulent dans le bateau. Nous passons au bar-mezzanine "El Borj" où sont diffusés sur un grand écran les informations de la veille. Cet espace s'étend entre les ponts 9 et 10. Il s'agit de l'un des principaux lieux de passage du navire, pouvant environ accueillir 700 personnes. Pour prendre notre petit-déjeuner, le self-service s'avère encore être une bonne option, peu onéreuse et suffisante. Nous profitons du beau temps au pont 12, idéal pour savourer l'ambiance des vacances qui débutent pour beaucoup. Nous avons exceptionnellement rendez-vous à 10 heures à la passerelle, soit une demi-heure avant notre arrivée dans le port de La Goulette. Pour des raisons de sécurité lors de la manœuvre, nous rejoignons ensuite les ponts extérieurs pour voir l'arrivée en Tunisie. La chaleur est presque étouffante: très peu de passagers s'attardent encore à l'extérieur du navire, et préfèrent les espaces intérieurs climatisés. En effectuant son évitage, qui permettra un débarquement plus facile des 1060 véhicules et un départ dans l'après-midi plus rapide, le Tanit soulève la vase des eaux calmes d'un vert bronze du port. Il est un peu plus de 11 heures lorsque nous débarquons, depuis la réception (au pont 7) pour rejoindre le terminal de La Goulette. Cette possibilité est rare en Méditerranée: en général, les passagers piétons débarquent par le garage Nous resterons quelques heures sur place, avant de rembarquer sur le Tanit. Rendez-vous dimanche pour découvrir l'article sur la traversée du retour. Retour au sommaire ![]() Reportage réalisé en collaboration avec la Compagnie Tunisienne de Navigation. Nous remercions plus précisément Raja K. et Fayçal BS. Les commentaires sont fermés.
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Janvier 2025
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