Avec une quinzaine de navire exploités exclusivement pour les francophones et vingt-cinq compagnies proposées à la vente dans l'hexagone, la saison 2014 s'annonce, de loin, comme l'offre la plus dense sur le marché français depuis l'avènement de la croisière moderne. Nouvel arrivant, renforcement d'une flotte existante, retour d'un opérateur disparu... PassengerShips vous propose un tour détaillé des croisières à vendre en France l'année prochaine. Les quatre compagnies françaises (basées dans l'hexagone et ne dépendant pas de groupes internationaux) voient leur capacité en légère augmentation. La Compagnie des Îles du Ponant a reçu cet été son nouveau navire, le Soléal, tout en finalisant la vente de ses petites unités (Le Diamant, Le Levant). C'est un important développement pour cet armateur, qui peut accueillir maintenant huit cents passagers chaque jour (contre trois cents en 2009). Il s'est cependant ouverte à une nouvelle clientèle, en particulier Asiatique. Du côté de Paul Gauguin, il faut signaler l'arrivée du Tere Moana, qui n'est autre que l'ex-Levant de la Cie du Ponant. Ce nouveau navire permet à la compagnie de diversifier ses destinations : alors que le Paul Gauguin continuera sa navigation en Polynésie, le Tere Moana alternera entre Méditerranée, Amérique Latine et Caraïbes. Quant à la Compagnie Polynésienne de Navigation, l'exploitation de l'Aranui 3 (navire mixte utilisé en paquebot et cargo polyvalent) se poursuivra exactement comme l'an passé. Il en est de même pour la Belle de l'Adriatique, opérée par CroisiFrance en Méditerranée. Du côté des navires internationaux dédiés au marché français, la tendance est encore une fois au développement. Croisière de France s'apprête à intégrer en flotte le Zénith, actuellement exploité par la compagnie-mère Pullmantur. L'offre CDF s'en trouvera doublée, et les destinations proposées étendues aux Caraïbes et à l'Europe du Nord. Plein Cap, agence de voyages spécialisée dans les croisières, affrète à nouveau le FTI Berlin. L'agent TAAJ poursuit de son côté le partenariat avec Costa : après le retrait du Voyager, c'est le Costa Classica qui sera voué aux passagers français cette année. Ce navire est cependant presque deux fois plus gros que le précédent : l'expansion n'étant pas une priorité immédiate pour TAAJ, reste à voir si le Classica ne sera pas commercialisé en parallèle sur d'autres marchés. ![]() Après une année d'absence suite à la faillite de Classic International et de l'intermédiaire français NDS Voyages, le Princess Danae est de retour en France. Portuscale a décider de commercialiser elle-même les croisières : le produit proposé a été revu, et le navire entièrement rénové (voir ici notre compte-rendu de la présentation sur le Funchal). Il faut dire que la clientèle ne sera pas exactement la même : les croisières Notre Temps se feront cette année avec Rivages du Monde, sur le Louis Aura. Le Lisboa proposera de son côté des itinéraires culturels accessibles à tous, certains calés sur le calendrier scolaire, et bien souvent accompagnés de conférenciers ou invités célèbres. En plus de ces navires exploités plusieurs mois d'affilée, plusieurs paquebots feront une apparition plus ou moins brève. L'agent TMR, qui collabore essentiellement avec Croisières de France, affrétera à plusieurs reprises le Serenissima pour des croisières de sept à dix nuits. Grands Espaces proposera des itinéraires vers l'Arctique sur les petits navires d'Oceanwide Expeditions (Plancius et Ortélius) et sur l'Ocean Nova. Enfin, le Funchal fera quelques croisière francophones (la première ayant lieu en ce moment) pour le compte de Terre Entière. ![]() Globalement, hormis Croisières de France, l'offre détaillée jusque là vise une clientèle dans la force de l'âge : baby-boomers en fin de carrière ou retraités, éventuellement avec leurs petits-enfants. Il s'agit de voyages didactiques, visant plus la découverte de la nature ou du patrimoine que l'amusement à bord. Les navires choisis sont tous de taille réduite, très ouverts sur l'extérieur et à bord desquels on se repère facilement. Les passagers qui choisiront ces croisières sont adeptes du voyage maritime traditionnel directement inspiré de la tradition Paquet, assez onéreux mais de très haute qualité. Avec ses deux grands navires modernes, CDF propose cependant des croisières beaucoup plus démocratiques et meilleur marché, dans la lignée du produit de la maison-mère Royal Caribbean. En plus des navires voués au marché francophone, les compagnies habituelles commercialiseront des croisières sur leur flotte cosmopolite : avec en tête, MSC et Costa, cette dernière tablant sur cinq cent milles passagers l'an prochain (croisières TAAJ comprises). Royal Caribbean et Louis Cruises gardent également une place sur le marché avec des bureaux commerciaux à Paris. De plus, via l'agence un Océan de Croisières, de nombreuses compagnies anglaises ou américaines sont également accessibles (dont Cunard, Holland America et Norwegian Cruise Line). Une transatlantique francophone sera d'ailleurs organisée au départ de Cherbourg en octobre. Du côté des grands groupes, cependant, la tendance est au repli. Il n'y a pas qu'en France que la voilure se voit réduite : il faut dire que les nouveaux marchés (l'Asie en tête, mais aussi l'Amérique du Sud) aimantent les compagnies, alors que le tourisme européen se tasse cette année encore. C'est le secteur hispanique qui subit le plus cette crise : Ibero Cruceros n'aura plus que deux navires l'an prochain (dont un co-exploité avec Costa) et Pullmantur évoque un transfert de ses bureaux au Brésil. Dans l'hexagone, Royal Caribbean puis NCL ont annoncé la suspension des embarquements locaux, aussi bien à Marseille qu'à Toulon ou Villefranche. En Méditerranée, les compagnies regroupent les départs, mettant fin au mouvement d'éclatement (un embarquement à chaque port) suivi depuis quelques années. Les nouvelles dispositions de l'OMI obligeant un exercice de sécurité à chaque nouvel embarquement compliquent sensiblement les choses, tandis que la mise en place prochaine d'un TGV reliant Paris à Barcelone va considérablement simplifier l'accès à la ville Espagnole, qui figure parmi les principaux ports d'embarquement du bassin. MSC et Costa ont également baissé le nombre de départs sur la façade Atlantique. Pour les ports têtes de ligne, les perspectives sont de fait assez moroses. Marseille perd les départs de RCCL et NCL, et Toulon se contentera de quelques embarquements à bord du Costa Neoriviera. Au Havre, la suspension de la tête de ligne Costa est compensée par l'offre plus étoffée de MSC (qui passe en outre sur un navire plus grand).
Finalement, seuls les ports de l'extrême-nord verront l'année comme un grand cru. La saturation du bassin méditerranéen conduit de plus en plus de petites compagnies à choisir l'Europe du Nord. L'été prochain, Calais recevra les Horizon et Lisboa, tandis qu'à Dunkerque embarqueront les passagers du Costa Classica et du Serenissima. Les commentaires sont fermés.
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