Information:Vous êtes sur la version française de l'article à propos du El. Venizelos. Vous pouvez le lire en anglais en cliquant ici. You are on the French version of the article about El. Venizelos. You can read it in English by clicking here. Le El. Venizelos (diminutif d'Elefthérios Kyriákou Venizélos, perçu comme fondateur de la Grèce moderne)... Ce navire a marqué l'histoire maritime grecque. En effet, à la fin de sa construction en 1992 à Perama, il endosse le rôle de navire amiral de l'une des principales compagnies helléniques: ANEK (Anonymos Naftiliaki Eteria Kritis) Line. De plus, les nombreux ferries de taille importante que l'on retrouve encore aujourd'hui dans ce pays n'ont été construit qu'à partir de trois ans plus tard. L'armateur était ainsi à l'époque précurseur, en Grèce, dans la construction de "gros" ferries proposant une grande capacité de bonnes et nombreuses installations. Comme tous "premiers" d'un type de navires, des modifications ont été par la suite faites pour améliorer ce qui existait déjà. Les ferries par la suite construits sont ainsi devenus plus longs, fins et élancés pour permettre un gain de vitesse tout simplement énorme, de plus de 10 nœuds par rapport au El. Venizelos (qui navigue à une vingtaine de nœuds). Et pourtant, au début de sa construction en 1986, rien ne laissait présager que le El. Venizelos allait devenir un "pionnier" de la marine marchande à passagers en Méditerranée. En effet, en 1979 Stena Line commande quatre sisterships en Pologne. Les deux premiers sont livrés et desservent des routes dans le nord de l'Europe. Les troisième et quatrième seront cependant refusés par leur armateur: le chantier polonais a pris un retard considérable sur les délais prévus, et finit d'ailleurs en faillite. Les coques des deux ferries restent alors en attente d'un éventuel repreneur. Le troisième de la commande, initialement destiné à devenir Stena Polonica, est vendu en 1988 à Fred. Olsen line, qui espère terminer la construction en Allemagne et le renommer Bonanza. Cependant, un an plus tard, l'armateur le cède à son tour au grec Anek Line. En 1989, l'achèvement du ferry commence en Grèce, pour une mise en service en 1992. Le quatrième a été vendu inachevé à la casse il y a deux ans. Aujourd'hui, le El. Venizelos ressemble très fortement, à l'extérieur, à ses deux sisterships en activité dans le nord de l'Europe. Cependant, les intérieurs n'ont rien à voir puisque conçus et réalisés à 6 années d'intervalle, par différents chantiers. Le El. Venizelos est assez unique en Europe, et particulièrement en Méditerranée. Ce navire est par exemple comparable en terme de dimensions au Danielle Casanova (hauteur, largeur et longueur), cruise-ferry livré 10 ans plus tard à la SNCM. A bord, une constatation s'impose rapidement: il y a de nombreux et vastes halls et couloirs dépourvus de décoration, meubles, etc. Cela est à la fois agréable: le ferry semble encore plus grand, et on y "respire" mieux que sur d'autres navires; mais également très étonnant. Un tel nombre d'espaces dépouillés à bord est synonyme de perte de profits (en vente de places en cabine ou produits dans un quelconque point de vente) pour les compagnies. De 2004 à 2011 inclus, la Tunisia Ferries (nom commercial de la CoTuNav) affrète le El. Venizelos chaque été pour desservir La Goulette depuis Marseille et Gênes. Nous étions d'ailleurs à bord de l'une de ses traversées depuis Marseille en 2007. Lorsque la SNCM a annoncé en février dernier que son choix pour remplacer l'Ile de Beauté se porterait sur ce navire qui a déjà fait ses preuves dans le port de Marseille et sur une ligne d'Afrique du Nord, l'occasion était parfaite pour pouvoir se remémorer les bons souvenirs des instants déjà passés à bord. L'armement marseillais s'en est depuis séparé, et l'a rendu à son propriétaire en raison de difficultés à maintenir un service à bord de ce navire vieillissant, ainsi que tenir les horaires à cause de soucis techniques. Le 12 juillet, nous nous présentons au terminal ferries pour piétons de Marseille. L'embarquement doit commencer à 19 heures, si bien que nous nous arrivons 10 minutes avant pour recevoir notre carte d'embarquement. A 19 heures, les piétons sont invités à rejoindre une seconde salle d'attente, juste à côté de la passerelle pour accéder au El. Venizelos. Une vingtaine de minutes plus tard, les passagers piétons commencent à entrer dans le ferry, au niveau du pont 5. Un escalier permet de rejoindre la réception deux ponts plus haut. Les passagers ayant réservé une cabine doivent s'y rendre pour en récupérer les clés. La notre en mains, nous montons d'un pont: nous dormirons au pont 8. Les passagers sont très nombreux à embarquer en cette première partie de saison estivale: toutes les cabines ont déjà été réservées, conduisant de nombreux passagers, qui espéraient accéder à une cabine en le demandant une fois à bord et moyennant un supplément, à rejoindre le salon fauteuils ou les ponts extérieurs pour y dormir. A 20 heures précises, l'équipage - français à plus de 96%, 7 membres sont grecs afin d'assurer la transition technique à bord - largue les amarres. La manœuvre est assez délicate: le El. Venizelos ne peut pas immédiatement éviter, et doit s'avancer dans le port pour y trouver plus d'espace et ainsi faire le demi-tour nécessaire au départ. Les plus de 2000 passagers observent le départ depuis les ponts extérieurs. Ceux si sont nombreux: près de l'ensemble du pont 11 est accessible, les côtés du pont 10 et l'arrière des ponts 7 à 11. Après le départ, les passagers choisissent parmi les trois options de restauration du bord pour diner. L'une d'elle est la "pizzeria" proposée à la paillote, située sur le pont extérieur et devant la piscine qui est malheureusement non-accessible durant cette traversée. Différentes pizzas sont ici proposées à emporter, comme en ville: cuites sur place, servies dans le traditionnel carton bien connu de tous, et à partager en famille. Il y en a pour tous les goûts de la simple pizza margherita à la plus recherchée composée d'ingrédients corses. De nombreux passagers choisissent le restaurant. A tel point que, ayant ouvert ses portes vers 19 heures 30, celui-ci a servit son dernier client après minuit. Il s'agit du type de restauration le plus représentatif de la volonté de la SNCM depuis un peu plus d'un an, d'améliorer le rapport qualité/prix de la nourriture. Deux menus sont ici proposés à un prix fixes, les passagers y choisissant leur plat parmi une carte saisonnière, agrémentée de suggestions quotidiennes. Enfin, le self-service situé à l'arrière du pont 9 accueille la majorité des passagers. Nous choisissons cette option là pour diner. Cette salle n'a pas changé par rapport à notre traversée 6 ans plus tôt, quoiqu'en meilleur état et mieux entretenue. Ici encore nous avons pu constater un progrès au niveau de la qualité des plats servis. Sont proposés: saumon, poulet, saucisse "corse", sauté de veau à la Nepeta (herbe séchée), etc... accompagnés de frites, riz, légumes, pâtes, ... Un "salon de lecture" longe le self-service sur bâbord, et permet surtout aux passagers de se retrouver, éventuellement pique-niquer, et accéder au pont extérieur. Les besoins de la clientèle pour la SNCM (et précédemment la Tunisia Ferries) ne sont pas les mêmes qu'en Grèce. Ainsi, les passagers sont plus nombreux à chercher à dormir dans une cabine pour la nuit. On constate alors une baisse de la capacité à bord: deux bars-salons d'envergure sont donc inutiles, et un seul suffit. La Tunisia Ferries avait choisi le bar-lounge de 2004 à 2011, la SNCM a plutôt opté pour le night-club arrière. Le lieux est parfait pour une ambiance de soirée: la lumière y est assez faible, permettant de s'y reposer. Le choix des couleurs (rouge et noir) bien qu'inhabituel semble réussi et approuvé par les nombreux passagers s'y trouvant. L'équipage de la SNCM y propose un large choix de boissons et cocktails, corses ou non. Des encas y sont également à la disposition des clients: plateau de charcuterie, ... Nous rejoignons ensuite notre cabine, avant une arrivée à Porto-Vecchio prévue le lendemain à 10 heures. Reportage réalisé en collaboration avec la SNCM. Nous tenons à remercier plus particulièrement Jean-Christophe R.; Gabriel S.; Emily W.; les Commandants et le Commissaire du El. Venizelos ainsi que son équipage pour l'accueil à bord. Les commentaires sont fermés.
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