Tribune
LA MARINE MARCHANDE
OUTIL CONTESTE DE NOTRE VIE CONTESTABLE
© ShipMap.org
Plus que deux nuits à bord, l'idée est effrayante… En attendant, nous profitons un maximum de ces derniers instants. Il est 6h30 : nous prenons le petit déjeuner au restaurant alors que l'on est déjà amarré à Patmos. Cette première escale dans les Cyclades durera la matinée : une fois terminé le repas, nous débarquons pour une excursion qui nous mène au monastère St Jean, puis à la célèbre grotte où aurait été rédigée l'Apocalypse. Une belle randonnée dans les ruelles, sous un soleil idéal. Le monastère ressemble d'extérieur à une forteresse, massivement établie au sommet de l'île de Patmos. La vie religieuse, pure et dure a-t-on envie d'ajouter. La chapelle compte des peintures superbes, datant du XIIe ; malheureusement, les photos sont interdites, afin de limiter la détérioration. En redescendant au port, nous bénéficions d'une heure de temps libre ; la majorité des passagers en profite pour faire du shopping, tandis que d'autres - dont moi - partons en exploration des petites rues. Nous sommes le seul paquebot en escale : un léger regret au cœur pour les passionnés, mais aussi une chance de visiter la ville en nombre limité. Difficile d'imaginer les vieux quartiers aux côtés de 10000 touristes… It remains only two nights onboard, the idea is frighting... By then, we enjoy as possible of this last times. It's half past six : we have breakfast in the restaurant while we're already moored in Patmos. This first call in the Cyclades will spend the entire morning : after our meal, we desembark for an excursion until the St Jean Monastery, and then to the famous cave where The Apocalypse would have been written. A nice walking in the little streets, under an idyllic sun. From outdoor, the monastery looks like a massive castle established un the Patmos island hardest summit. The religious life, hard and pure I'd like to add... The chapel has so nice XIIth century paints ; unfortunatly, pictures are forbidden to limit their worsening. Walking down to the port, we have one hour free time ; most passengers go for shopping while some other - including me - leave to explore the tight streets. We're the only cruise vessel today : that's a little regret for ship lovers, but also a chance to visit the town without too much people. Hard to imagine the old town filled by 10 000 tourists... Nous réembarquons aux alentours de neuf heures et demie, et assistons à l'appareillage de Patmos. Le vent nous pousse vers le quai, la manœuvre est délicate ; l'ambiance là-haut doit encore être tendue… Les amarres sont larguées d'un coup : nous nous rapprochons tout doucement du quai, puis décollons brusquement, avant de mettre le cap sur la Turquie. Peu après le départ, je fais un rapide tour à la passerelle, et y trouve le capitaine. Nous discutons quelques minutes, entre autre des visites d’hier : je lui explique que je saisis l’opportunité de passer une matinée dans mon lieu de prédilection… Sa réponse est « faîtes comme chez vous, passez quand vous voulez ». Est-il pleinement conscient qu’il ne m’en faut presque pas plus pour installer un matelas entre le gouvernail et le radar ? Dans tous les cas, ces paroles sont particulièrement rares de la part d’un commandant, en particulier à l’époque de la sécurité anti-terroriste… Autant en profiter. Appareillage de Patmos We refind our vessel at about half past nine, and we assist to the Patmos departure. The wind push us to the quay, and the manoeuvre is sensitive ; the bridge atmosphere is expected to be so tensed again... The mooring lines are fastly let go : we slowly approach the berth, then we suddenly leave and we proceed to Turkey. Some minutes after our departure, I cross quickly the bridge, and meet the captain. We chat a little, i.e. of the yesterday bridge visits : I explain him I met the chance to spend a morning in my loved place... His answer is "Make yourself at home, come when you want". Is he aware that I don"t need more to instal a bed between the helm and the radar ? Everyway, this words are extremely uncommon, and even more from a captain, while the maritime world is mobilized against the terrorism... So enjoy. Je redescends pour le repas, qui se fera – par tradition – au lido. Nous vidons ensuite nos appareils : 45 Go, 7h de vidéos… Depuis notre appareillage, nous naviguons entre les Cyclades ; une heure avant notre arrivée nous traversons un impressionnant détroit séparant la célèbre île de Marathon de la Turquie. Le soleil matinal nous a suivis, et l’escale s’annonce particulièrement agréable. I leave the bridge for the meal, which will take place - as usually - in the Lido. Then we empty our cameras : 45 GB, 7 hours videos... Since our departure from Patmos, we proceed under the Cyclades island : one hour before our arrival we cross an impressive strait between the famous Marathon island and the Turkey. The morning sun has followed us, the call is so expected to be more than enjoyable. Aussitôt débarqués, nous partons vers le superbe site d’Ephèse. Encore une fois, le pincement au cœur d’être le seul paquebot à quai – d’autant que le Boudicca était annoncé, mais nous a bel et bien fait faux bond – est présent, mais il est difficile d’imaginer plusieurs milliers de passagers parcourant les rues de la ville antique… Le site est aussi impressionnant par son étendue que par sa richesse : parcourir la rue principale prend presque deux heures. Le chouchou des guides est sans conteste la façade du palais impérial, encore debout de toute sa hauteur, depuis plus de deux milliers d’années : elle nous immerge d’un coup dans l’architecture romaine. Nous terminerons la visite au cirque, dont les dimensions actuelles sont encore proches de celles d’origine. A l’époque romaine, une avenue le reliait directement au port d’origine, aujourd’hui perdu dans les marais : on imagine facilement que l’image de ce mastodonte perché sur une petite colline rappelait au visiteur la puissance de la cité. Mais ce qui attire également l’attention des touristes ici, ce sont les nouveaux habitants de la cité. Aux Hommes ont succédé une dizaine de chats, presque autant de chiens. Tous errants, probablement abandonnés par les nombreux touristes… Les visiteurs leur laissent quelques restes, et les riverains déposent de temps à autre une gamelle de croquettes. Ephèse : chat errant As soon as we leave Arion, we drive to Ephesus. Once again, our deception to be alone in the port - especially as Boudicca was announced but cancel her stop - is felt, but it's difficult to imagine several thousands of passengers in the ancient city streets... The site is as impressive by its tall as by its richness : walkling through the main street spend almost two hours. The guide darling is definitly the Emperor palace front, still dressed vertically, for two thousand years : it's emerging us brutally into the Roman architecture. We end the visit in the circus, whose actual dimensions approach the originals. At the roman time, an avenue came directly from the port, nowadays lost in the marshes : that's easy to imagine the picture of this mastodon dressed on a hill to impress the visitor arriving. But what grab the tourists here, it's the site's new residents. To the men, it's some tens of cats and dogs. All are stray pets, probably abandonned by the many visitors... The trippers give them some rests, and the riparians bring some bowls of kibbles. Dans le bus du retour, les vendeurs de souvenirs se pressent : le touriste européen garde son image de mine d’or… Nous finissons par partir, et regagner Kusadasi : il est environ 18h, nous avons deux heures avant notre départ. Un saut rapide à bord, le temps de déposer les loukoums achetés dans le car, puis je pars en exploration de la ville avec Mickael. A l’entrée du port, nous retrouvons les trois autres compagnons de voyage, et nous enfonçons dans la ville. Mickael a déjà fait plusieurs escales ici, et nous guide à travers le souk ; nous découvrons ainsi le commerce à la turque avec toutes ses traditions, et les célèbres marchands de tapis ; dans une rue si encombrée que même les motos ont du mal à se frayer un chemin, nous déambulons, interpellés régulièrement par un épicier ou un vendeur de vêtements. Nous réembarquons vers 19h30, alors que le jour baisse doucement. Ce soir, nous montons sur scène : même si nous n’avons pas le talent des autres artistes, le rire sera au rendez-vous. Nous déposons discrètement nos tenues dans la loge, puis gagnons le Club Room. Came back to the bus, the memories sellers are massed : the European tourist keeps his gold mine image... We finally manage to leave, and to reach Kusadasi : it's now about 6 PM, we've got two hours before our departure. A quick passage onboard to lay down the Lokoums bought in the bus, then I leave to explorer the city with Michael. At the port entrance, we refind our three other travel companions, and we enter in the city. Mika came already several times here, and lead us across the souk ; thereby we the Turkish traditionnal trading, and its famous hagglings ; this in a so saturated street than even motorcycles have difficulties to find a way. We wander and explore, sometimes called by a spice or clothes seller. We join back the vessel at about half past seven, while the day is slowly leaving. This evening, we're on scene : even we don't have the talent of the other artists, laugh will be here. We discretly deposit our suits in the lodge, before to jion the Club Room. C’est déjà le dernier dîner en bonnet du forme : demain soir, nous mangerons peut-être dans la ville de Mykonos. L’équipe des cuisiniers nous offre un bouquet final magnifique ; notre sixième repas gastronomique restera un souvenir étincelant – qui personnellement rendra difficile le retour au quotidien. Le staff part ensuite s’installer, comme d’habitude, au Bar du théâtre.
Alors que le spectacle avance, nous nous éclipsons discrètement, descendons d’un pont et nous dirigeons vers l’avant. Pour éviter de traverser le Grand Salon, nous sortons par les portes « crew only » donnant sur la plage de manœuvres à l’avant, grimpons l’escalier extérieur, et gagnons ainsi la loge, où nous attendent nos costumes. Dix minutes plus tard, le final des danseurs se termine ; depuis ce qui ressemble maintenant à un vestiaire de stade, Bernard annonce au micro notre entrée sur scène. Et c’est un staff dans toutes les tenues possibles qui entre sur scène, du touriste en maillot de bain au chef cuisinier armé d'une passoire. Notre directeur artistique a insisté sur « tenue de travail »… « Piel Piel Piel fais nous voir le ciel, Piel Piel Piel fais nous du soleil ! » Nous chantons le plus juste possible, et terminons en balançant nos divers accessoires, de la taie d’oreiller à la serviette de bain, aux pieds d'un public hilare. Encore un de ces moments qui montrent le caractère familial de cette croisière… Le spectacle se termine vers 23h30 : nous restons quelques minutes au jardin d’hiver, puis commençons à faire nos valises. Plus que 48h à bord… It's already time for the last former diner onboard : tomorrow evening, we may have diner in the Mykonos town center. The cooking team offers us a magnificient final straw ; our 6th gastronomic meal will remain a stunning memorie - which will personally make hard the return to normal life. The staff leaves then to refind the theater bar. While the show is begining, we quietly our places quietly, cross the crew only area (to avoid to pass in the main loundge), and reach the lodge, where our suits are waiting. Ten minutes later, the dancing show is ended : from what now looks like a stadium changing room, Bernard announces our entrance at scene. Now, that's a staff in every possible and imaginable clothess which arrives, including as good a beach-suited tourist as a chief cook. Our artistic manager insisted about the working suits... "Piel Piel Piel, make us to see the sky, Piel Piel Piel make us sun !" We sing as good as we can, and end by a accessories launch, on a hilarious public. Again one moment showing the family character of this cruise... The show takes end at about half past eleven : we spend some times in the wintergarden, before to prepare our luggages. Remaining only 48 hours onboard...
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La rubrique de MathieuDeux fois pas mois environ, retrouvez ici un reportage signé Mathieu Burnel, ex-auteur de Ships in Cherbourg. |