Tribune
LA MARINE MARCHANDE
OUTIL CONTESTE DE NOTRE VIE CONTESTABLE
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Leur proximité avec la ville-lumière leur vaut le statut de première destination croisière de l'Ouest de la France. Avec plus de 150 escales et 270 000 passagers annoncés pour 2013, les ports de Rouen, Honfleur et Le Havre surfent sur la vague que connait la croisière depuis une dizaine d'années. Les trois ports, tant par leur histoire que par leur accueil, se ressemblent très peu. Des quais du Havre, au passé étroitement lié à l'épopée transatlantique, au terminal flambant neuf de Rouen, que les paquebots atteignent après un transit fluvial de cinq heures, l'Axe Seine offre un panel varié d'escales, et il n'est pas rare de voir des navires fréquenter les trois ports. D'une manière générale, cependant, chaque type de navire et de clientèle a son port de prédilection. Le Havre, port historique des géantsAvec à lui seul plus de 100 escales, le port du Havre est en tête de la façade ouest française, et se hisse au second rang national (juste derrière Marseille, à égalité avec Toulon). La Ville de Grâce accueille les plus grosses unités, dont la flotte Royal Carribean et le Queen Mary 2, qui escale plusieurs fois par an. Pour l'année 2012, les navires ayant fréquenté le port du Havre transportaient en moyenne 2000 passagers. Avec plus de 200 000 passagers, la croisière se place sensiblement devant le trafic transmanche. Le Celebrity Constellation en escale, mai 2011 Les quais historiques transatlantiques se situent à la périphérie de la ville, entre le centre et le quartier des Neige (anciens chantiers navals). Il ne reste pas grand-chose des infrastructures d'origine, qui disparaissent peu à peu au profit de la zone industrialo-portuaire. Depuis la destruction du terminal de la Transat, il ne subsiste plus que la gare maritime art-déco, convertie en théâtre annexe, et le mur cylindrique, qui protégeait les navires en escale des vents Sud-Ouest. La prochaine conversion du môle pour les Energies Maritimes Renouvelables, le site étant retenu par Areva pour la construction de ses usinesd'éoliennes, remet une nouvelle fois en cause la sauvegarde de ce patrimoine. Désormais, les paquebots se sont rapprochés de l'entrée du port, et ont laissé les quais historiques aux navires subalternes (dragues, souteurs et remorqueurs). Le Terminal de Floride se situe face à la ville du Havre, ce qui permet aux habitants d'admirer les navires en escale, et aligne environ 1200 mètres de quai. Le hangar nord du môle a été reconverti en un terminal croisières moderne et confortable, où passagers et équipage trouvent tous les services utiles (infos touristiques, souvenirs, etc). Le terminal est relié au centre-ville par des bus, qui assurent la navette pendant toute la durée de l'escale. Le Terminal de Floride a déjà montré ses capacités d'accueil, notamment lors des triples escales de l'an passé (jusqu'à 10 000 passagers). Les infrastructures sont également utilisées régulièrement pour des débuts ou des fins de croisière : plusieurs compagnies promeuvent régulièrement Le Havre en tête de ligne. Cunard a déjà proposé plusieurs départs sur le Queen Mary 2 (Transatlantique et tour du Monde), tandis que RCCL, Costa et MSC ont opéré l'été dernier des départs vers l'Europe du Nord. En 2012, environ 25 croisières sont parties du Havre. L'AidaLuna appareille vers l'Allemagne, mars 2012 Pour la saison à venir, 128 escales sont annoncées, soit une dizaine de plus que la saison passée. La première escale de cette année aura lieu le 21 mars, avec la compagnie allemande Aida, qui a prévu à elle seule une à deux escales hebdomadaires jusqu'à décembre. Plusieurs escales remarquables auront lieu, dont 16 doubles et 8 triples. Le renforcement des applications ISPS (lutte anti-terroriste) devraient conduire à la fermeture du Terminal de Floride au public, mais il sera toujours possible d'admirer les géants de passage depuis les digues. Le port du Havre se place ainsi parmi les meilleurs de France pour les amateurs de paquebots. Pour plus d'infos : http://www.lehavretourisme.com rubrique "Croisières" Honfleur : la porte de la Basse-NormandieAvec une trentaine d'escales par an, Honfleur a affirmé sa vocation de port de croisières depuis une quinzaine d'années. La magnifique ville normande, la situation géographique (proche de Paris, des Plages du Débarquement voire du Mont St Michel) ont attiré sur les Quais de Seine les paquebots de taille moyenne (200 m de long, 1500 passagers à bord) destinés à une clientèle aisée. De mars à octobre, les escales se succèdent, discrètes, à l'entrée de la Vallée de la Seine. Les infrastructures se réduisent au strict minimum : pas de terminal croisières, juste un quai mis aux normes pour la sûreté. Il n'y a que très peu de têtes de ligne ici ; les armateurs préfèrent profiter du Havre et de ses liaisons avec Paris pour ce type d'escales. L'essentiel du trafic honfleurais est généré par des escales d'une douzaine d'heures en transit. Environ deux tiers des passagers partent en excursion, les autres découvrant la cité normande librement. L'Athena, superbe unité historique, appareille de Honfleur, septembre 2009 Les paquebots accostent au niveau des quais gérés par le Grand Port Maritime de Rouen, au pied du Pont de Normandie. Le public est toléré jusqu'à l'entrée des quais, et peut approcher le paquebot en escale, beaucoup plus que dans la plupart des ports. Mais les meilleurs moments pour les amateurs de photos maritimes restent arrivée et départ : vous pourrez alors guetter le majestueux navire sur la promenade longeant le jardin public. Ce dernier transite en effet par un étroit chenal très proche de la rive. L'année 2013 correspondra à une saison standard pour le port de Seine : de mars à septembre, 31 escales auront lieu, représentant environ 43 000 passagers. Plusieurs navires vaudront le détour : notamment l'Europa 2, qui quittera tout juste les chantiers de St Nazaire, (16 mai), le Sea Cloud 2, magnifique voilier que l'on n'avait pas vu en Europe du Nord depuis plusieurs années (15 juin et 7-8 juillet), ou encore l'Azamara Quest, navire très réussi initialement destinée à Renaissance Cruises (14 août). La saison estivale sera relativement dense, avec une douzaine d'escales entre juin et septembre, pour le plus grand plaisir des touristes de passage. Pour plus d'infos : http://www.rouen.port.fr rubrique "croisières" Rouen, le port au bout du fleuveLe port de Rouen a un caractère spécial, unique en France si l'on exclut Bordeaux : en plus de l'escale, les croisièristes profitent d'un transit fluvial d'environ cinq heures. Celui-ci se fait le plus souvent de jour, permettant au bord de découvrir toute la vallée de la Seine. Après Le Havre et Honfleur, les ponts de Normandie puis Tancarville, le paquebot atteint Gravenchon, où la Seine se resserre. Il va alors jouer au marin d'eau douce, et traverser les villes en bordure de fleuve tel un voyageur de passage. Duclair, Caudebec, Jumièges, La Bouille, le passage du Pont de Brotonne, pour lequel les passagers s'amasseront sur les parties hautes pour voir la cheminée frôler le tablier du viaduc. Le voyage s'achève avec l'entrée de l'agglomération rouennaise, Petit et Grand Couronne, puis enfin le terminal croisières de la ville, qui se situe Quai Waddington, au pied du flambant neuf Pont Flaubert. Le navire a alors effectué plus de 40 kilomètres à travers les terres : Rouen est l'un des ports le plus loin de la mer en France. Le Bremen s'apprêtant à franchir le Pont de Normandie, octobre 2011 La plupart des navires passent une nuit à Rouen, laissant deux journées complètes à terre aux passagers. Ceux-ci vont très souvent à Paris, la capitale n'étant qu'à une heure et demie du terminal ; ils visiteront la ville ancienne en soirée et profiteront alors de sa vie nocturne dynamique. L'accueil est assuré par l'Office du Tourisme de Rouen : les croisiéristes recevront toutes les informations utiles pour passer un agréable moment en Normandie. L'année 2013 sera exceptionnellement calme pour les quais rouennais, puisque seulement cinq escales sont programmées, en toute fin de saison (septembre à décembre). Parmi les navires de passage, il faut relever le Deutschland (14 septembre), superbe unité allemande de passage régulièrement à Honfleur mais qui n'a pas l'habitude de remonter la Seine. Le Black Watch appareillera quant à lui dans la matinée du 8 décembre; offrant un transit fluvial en plein jour. Vous pouvez admirer les paquebots depuis n'importe quel point en bordure du fleuve ; depuis un an environ, un AIS fiable est enfin disponible de Rouen à Honfleur, ce qui vous permet de suivre le transit du navire - plutôt que de l'attendre plusieurs heures ou vous livrer à des calculs maritimes. Pendant l'escale, les paquebots sont visibles depuis l'Ouest de la ville, le meilleur point de vue étant sans conteste le Pont Flaubert. Pour plus d'infos : http://www.rouentourisme.com rubrique "Croisières"
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La rubrique de MathieuDeux fois pas mois environ, retrouvez ici un reportage signé Mathieu Burnel, ex-auteur de Ships in Cherbourg. |