Tribune
LA MARINE MARCHANDE
OUTIL CONTESTE DE NOTRE VIE CONTESTABLE
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C'est un corps de métier méconnu - voire ignoré - du grand public. Pourtant, la France possède environ 200 navires marchands, dont un quart passagers (croisière et transbordeurs), et un quart vrac liquide (transporteurs de pétrole, gaz, ou produits chimiques divers). Mis à part sur les navires à passagers, dont l'équipage dépasse souvent 800 personnes, chaque bateau est sous le contrôle d'un équipage de quinze à vingt marins, qui ont en charge la conduite, mais aussi l'entretien du navire, la sécurité de la navigation et la gestion de la cargaison. Aujourd'hui, la Marine Marchande emploie dans l'Hexagone près de 7000 navigants (une moitié pour les seuls car-ferries), à comparer bien sûr aux 45 000 marins "nationaux", de la marine militaire. Les gros navires français sont armés par une quinzaine d'entreprises, dont les flottes varient de quatre à trente navires sous pavillon Français. Parmi les plus importants, l'on peut citer Brittany Ferries, employant à elle seule 250 navigants ; Louis Dreyfus, dont les activités s'étendent du vrac au transbordeur en passant par l'offshore, et bien sûr CMA CGM, qui figure parmi les principales compagnies de porte-conteneurs de la planète. De nos jours, la plupart des marins au long cours sont issus des pays émergents : sur les navires de commerce français, c'est le cas de la plus grande partie du personnel d'exécution. Les fonctions d'officier elle-mêmes s'ouvrent peu à peu à l'international, même si Commandant et Second Capitaine restent généralement français. Les embarquants au long cours alternent entre plusieurs semaines à bord (de l'odre de deux mois) et une période équivalente à terre. Le temps passé sur le navire est entièrement consacré au travail : les marins assurent souvent un quart de quatre heures par tranche de douze heures, cependant la régularité des horaires est à la merci des manoeuvres et des opérations de chargement et déchargement. Par ailleurs, si la sécurité du navire est mise en jeu, tous les membres d'équipage doivent répondre présent le plus rapidement possible, et ce à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Le rythme de travail est donc soutenu et irrégulier, et de fait les premiers jours à terre ressemblent souvent au repos qui suit un effort physique intense. Cette organisation permet au passage de de profiter de longues périodes de congés, au cours desquels le travail disparaît complètement de l'esprit. La vie familiale, par contre, pâtit de ce calendrier : difficile en effet de quitter sa famille, ses enfants pour plusieurs mois d'affilée. De nombreux navigants abandonnent le long cours entre 30 et 40 ans, pour se reconvertir à terre. Bureau des armements, administration maritime, gestion des ressources humaines, voire même enseignement technique et pétrochimie : les domaines accessibles sont nombreux et variés. Discours du Commandant Ardillon, s'adressant aux futurs officiers de la Marine Marchande
Une description réfléchie du métier, s'appuyant sur une longue expérience
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La rubrique de MathieuDeux fois pas mois environ, retrouvez ici un reportage signé Mathieu Burnel, ex-auteur de Ships in Cherbourg. |