L'Ocean Dream navigue depuis 2011 pour l'organisation japonaise Peaceboat : cette compagnie de croisière hors du commun fut fondée dans le début des années 80 dans le but de répandre un message de paix, de respect de l'autre et de conscience environnementale sur toute la planète. Elle exploite depuis 1983 un paquebot (successivement The Topaz, The Oceanic et désormais l'Ocean Dream) pour des croisières en Asie et trois voyages circumterrestres par an. On voit chaque année la cheminée rouge de l'Ocean Dream au Havre, où le navire fait relâche deux à trois jours. Nous avions eu l'occasion de visiter ce paquebot en 2012, et remercions au passage l'équipe de l'association havraise des Amis des Paquebots et Marine Marchande pour cette belle opportunité. L'Ocean Dream navigue depuis 2011 sous les couleurs Peaceboat : il était auparavant exploité par Pullmantur sous le même nom, sur le marché hispanique. Ce navire a été livré en 1980 par les chantiers danois d'Aalborg sous le nom de Tropicale : c'est le tout premier navire neuf livré à Carnival Cruise Line, groupe américain qui deviendra peu après le leader incontestable de la croisière moderne. Long de 204 mètres et pouvant accueillir 1 350 passagers, c'est un paquebot moderne qui rencontre un franc succès dans les Caraïbes. Les navires livrés à Carnival par la suite s'inspirent fortement de ses plans : en particulier les Holiday (actuel Magellan), Jubilee (détruit) et Celebration (ex-Costa Celebration). Il naviguera jusqu'en 2001 pour Carnival Cruise Line, aux côtés des navires beaucoup plus modernes livrés à la fin des années 1990. En 2001, le Tropicale est transféré vers la filiale italienne de Carnival et devient Costa Tropicale. Il rejoindra quatre ans plus tard la flotte de P&O Cruises Australia sous le nom de Pacific Star. Racheté en 2008 par Pullmantur, il est rebaptisé Ocean Dream et navigue aux Caraïbes et sur la côté ouest mexicaine. En une douzaine d'années, l'Ocean Dream a ainsi navigué sur des marchés très différents, tant populaires (croisière américaine et méridionale) que très traditionnels (marché australien et voyages japonais). Cet histoire d'un hétéroclite unique a laissé aux aménagements une diversité remarquable d'atmosphères et de décorations que nous vous proposons de découvrir dès à présent. Notre visite commence au pont 5 où se situe la réception. Le Tropicale était l'un des premiers paquebots déjà doté d'un atrium : loin des colonnes de lumières s'étalant sur une dizaine de ponts, il s'agit d'une simple mezzanine à la décoration très sobre qui laisse apparaître au niveau supérieur quelques boutiques. À quelques pas de la réception, nous découvrons la salle de conférences : il s'agit de l'ancien casino, qui a disparu depuis que le navire est exploité par Peaceboat. La décoration des lieux - notamment la moquette aux couleurs très vives - rappelle l'exploitation du navire par Costa. L'Ocean Dream navigant depuis désormais cinq ans pour Peaceboat, une partie de ses emménagements a été adaptée à cette exploitation différente. Le navire a conservé ses nombreux bars et salons : ceux-ci servent désormais de salles de conférence, de réunion ou éventuellement de bal. Sur les photos vous reconnaîtrez sans mal le piano-bar hérité de l'époque Costa. Egalement l'ancienne discothèque, occupant l'avant du pont 8 (sous la passerelle). Cette pièce très lumineuse fait en journée office de bibliothèque. C'est au pont 8 que se regroupent la plupart des salons et bars du paquebot. Ci-dessus également le Casablanca Lounge (datant également de l'époque Costa). Ce niveau est parcouru sur toute sa longueur par deux promenades faisant office tant de corridor intérieur que de jardin d'hiver, offrant un panorama large sur l'océan. L'avant du pont 7 est occupé par le théâtre. Chaque soir s'y produit un spectacle ou un divertissement, dans l'esprit de la croisière culturelle - néanmoins ludique. Le théâtre peut accueillir 700 personnes : il sera également utilisé pour les briefings et conférences qui touchent l'ensemble des voyageurs. Le restaurant principal du navire se situe au pont inférieur (4), qui est également le niveau le plus bas accessible aux passagers. On y découvre une atmosphère chaleureuse qui date de l'exploitation du navire aux Caraïbes par Carnival. La plupart des croisières proposées par Peaceboat se limitant à un millier de passagers, ce restaurant est capable d'accueillir chaque soir tous les voyageurs en un seul service. En complément de ce restaurant, un self-service prend place à l'arrière du pont 9. Cette alternative permet des repas plus rapides et plus flexibles que le restaurant principal : elle sera plébiscitée notamment pendant les escales. Le second restaurant s'ouvre sur la terrasse occupant l'arrière du pont 9. Derrière le restaurant, nous découvrons la piscine secondaire du navire : il est d'ailleurs possible de prendre son repas en terrasse, en profitant de la vue sur la poupe. Comme de nombreux paquebots anciens, l'Ocean Dream est doté de larges ponts extérieurs offrant un excellent panorama sur la mer. À l'arrière, les ponts 6 à 11 s'ouvrent sur une terrasse accueillant quelques transats, deux piscines et un bar. Les espaces à l'arrière sont les plus abrités du vent : ils s'animent le soir, pendant les journées en mer (nombreuses durant les voyages de Peaceboat) et surtout à l'occasion des navigations intéressantes. Au cours de ses tours du monde, l'Ocean Dream parcourt des zones variées et oniriques. Ushuaïa, les îles du Pacifique, Sydney, Le Cap, Reykjavik, New York, Panama... autant d'endroits si lointains qui offrent aux yeux des voyageurs la beauté et la diversité du monde. Le Tropicale fut également parmi les premiers paquebots à adopter une mezzanine extérieure centrale. La piscine principale se situe au milieu du pont 10 : elle est entourée par une promenade extérieure au pont 11, qui l'abrite du vent et des intempéries. La piscine est entourée d'une vaste terrasse et d'un bar : ici ont lieu quelques spectacles en extérieur. Hormis sa partie avant où prennent place les plus belles cabines, le pont 11 est complètement découvert. L'on peut s'y adonner à divers sports : jeux de palets, course à pied, échecs en extérieur... C'est également d'ici que l'on profite du meilleur panorama. Nous terminons cette visite à bord en passerelle. Située au pont 9, elle adopte une forme typique des paquebots construits dans les années 80. L'Ocean Dream est armé par un équipage d'environ cinq-cent-cinquante personnes : même si son âge le classe aujourd'hui parmi les paquebots anciens, il correspond sans aucun mal à l'esprit de navigation développé par Peaceboat. L'ONG japonaise n'a d'ailleurs jamais encore annoncé l'intention de s'en séparer. L'Ocean Dream sera de retour au Havre en mai 2017 et en juin 2018.
Les commentaires sont fermés.
|
Archives
Janvier 2025
RechercheCatégories
Tous
|