Nous sommes amarrés à un quai étroit, face à une baie entourée de portiques à conteneurs et emplie de navires-citernes au mouillage. Si le Détroit de Gibraltar est connu de tous... La Baie d'Algésiras, elle, d'au moins tous les marins. La limite entre deux mondes. Entre quatre même. Au Nord c'est l'Europe, le vieux Monde, au Sud l'Afrique. Chacune a montré les dents à sa voisine, avec un relief cassant, des pics étroits et difficiles d'accès. À l'Est c'est la Mer Méditerranée, Mare Nostrum, ce qui fut longtemps considéré comme le centre du monde. À l'Ouest, l'Océan Atlantique, ses dangers et les peurs qu'il inspire. Les Phéniciens, qui considéraient la Terre plate, situaient ici son bord. Gibraltar est une principauté anglaise, à l'instar des Bermudes par exemple. D'un point de vue territorial, très simple : il s'agit ni plus ni moins du rocher. Longtemps île, il est relié depuis environ un siècle par une unique route vers l'Espagne. Comme Majorque ou même Barcelone, la ville voit venir une très grande partie de ses touristes par la mer : tant en ferry qu'en paquebot. Les ferries sont plus rares désormais : avec les tankers et les porte-conteneurs, on leur a aménagé un port, de l'autre côté de la baie, à Algésiras. Le port de Gibraltar reçoit de nombreux paquebots mais surtout un nombre incommensurable de navires de plaisance, de toute taille et de tout pavillon. Réveil matinal aujourd'hui : j'ai de très beaux souvenirs de plusieurs escales ici et l'intention d'en profiter au maximum. La soirée d'hier fut assez calme, spectacle de cirque au théâtre puis soirée au balcon, à lire devant la côté espagnole défilante.
Ce soir, menu en sept étapes : sept assiettes qui suivent, implicitement, le rythme entrée-plat-fromage-dessert. Les portions sont volontairement maigres, car on est beaucoup plus à l'affut du goût sans s'être empiffré auparavant ; le menu est accompagné d'une suite de cocktails conseillés pour chaque étape. Soirée calme pour matinée plus dense donc. Je prends un rapide petit-déjeuner à The Galley avant de débarquer. Le terminal croisières de Gibraltar se situe à un petit quart d'heure du centre ville à pieds, en général sont déployées des navettes (payantes). En vingt minutes, je rejoins le funiculaire pour une escalade facile de cette montagne unique. L'occasion également de saluer les singes, nombreux et dont l'habitude de la présence humaine permet de limiter les incidents. Cela arrive de temps en temps cependant : ce matin encore, un petit effronté a voulu par trois fois fouiller le sac d'un touriste à peine arrivé. Cet après-midi, je le passerai en ville. Une ville maritime historique, en particulier dans le monde naval : ici se sont tenues bon nombre de batailles entre les puissances européennes... à commencer par France et Angleterre ! La ville parait grande sœur de Portsmouth, avec ses remparts, son port militaire et son architecture rigoureuse des XVIII-XIXe siècles. En me baladant sur les remparts, je tombe nez-à-nez avec une statue en hommage à l'Amiral Nelson et de sa solide protection... Mais il est temps de regagner le navire. Nous appareillons à 18 heures, à nouveau vers les Baléares : demain, à nous Ibiza ! Comme entre Palma et Malaga la route est longue, par ailleurs passer le vendredi soir sur cette île est un joli calcul. Demain, c'est presque journée en mer de fait, nous arrivons vers 17 heures et passerons la nuit sur place.
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Janvier 2025
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