Avant d'embarquer : Barcelone, capitale maritime ibérique (1/9)

Fin d'après-midi : les quelques paquebots partent un par un au moment où arrivent les car-ferries. Les premiers ont passé ici la journée, voire plusieurs jours, pour une simple escale ou pour débuter ou terminer une croisière ; les seconds s'apprêtent à une escale express avant de repartir vers les côtes environnantes. Ils se croisent aux digues, alors que les pilotes sont transférés des sortants aux entrants comme des balles de ping-pong. Vu du Mont Juic qui domine le port, au crépuscule le port se transforme en fourmilière.

Le port de Barcelone est un port Méditerranéen : on y reconnaît plusieurs points communs avec ses voisins. Un port naît autour d'une ville, ou une ville autour d'un port - toujours cet œuf ou cette poule, saura-t-on un jour. Les deux grandissent, parallèlement, sans limite : jusqu'au jour où on en pose. Comme Marseille, Gènes, Syracuse, Malaga... le front de mer de la métropole barcelonaise est scindé entre loisirs et industrie : le Nord de la ville vit autour de ses vastes plages alors que le Sud fait face à des centaines de milliers de conteneurs entreposés là.

À la jonction des deux, c'est l'Histoire même du monde maritime. Comme toutes les grandes villes nées au bord de la mer, Barcelone a vu partir des millions de marins, revenir des milliers. Au milieu du front de Mer, une statue de Christophe Colomb pointe l'horizon du doigt avec un regard doux, presque apeuré.

Aujourd'hui, les bassins historiques sont surtout consacrés à la plaisance. Beaucoup de grande plaisance d'ailleurs, les méga-yachts font rêver les passants, mais aussi quelques voiliers historiques.

Le Port de Barcelone demeure en tête sur le vaste échiquier de la croisière méditerranéenne : avant la crise de la Covid-19, il recevait chaque année 500 escales et près de 2 millions de passagers. Côté ferries, le port s'inscrit sur plus de vingt lignes régulières vers les Baléares, l'Italie et le Maghreb. Chaque jour, une quinzaine de ferries s'installe pour quelques heures aux portes de la ville.

Le MSC Seaview au Grand Môle

Panorama sur le port historique, avec à droite le Seven Seas Navigator

Taille et nombre de navires a conduit le port à un développement un peu en retrait, face aux quais des porte-conteneurs. D'ici, il faut compter une petite heure de marche vers le centre-ville, des bus servant sinon de navette régulière. Les plus petits navires peuvent faire escale au cœur du port cependant, au pied du siège du club croisières d'ailleurs - ce fameux World Trade Center barcelonais.

De notre côté, l'embarquement n'est que demain : de quoi passer un peu plus de temps dans ce célèbre joyau méditerranéen, à deux pas de la France - désormais facile d'accès par le rail. Rendez-vous demain pour la découverte du navire !

Partie 2 : premiers pas à bord

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