C'est ainsi en tout cas que l'a décrit son armateur : "a masterpiece at sea." Le MSC Virtuosa a été livré par les Chantiers de l'Atlantique au printemps dernier. En pleine crise du Covid-19, le navire n'a accueilli de fait ses premiers passagers qu'à la fin mai, au départ de Southampton. Cet été, MSC a annoncé que son navire serait baptisé à Dubaï, mentionnant "l'affirmation grandissante [de la ville] parmi les destinations-phares de la planète" et l'importance de la croisière dans cette progression. Ce alors que Dubaï accueille l'Exposition Universelle 2020, encore en place pour quelques semaines : une merveille de plus à ne pas louper en somme ! Le MSC Virtuosa est le dix-neuvième navire de la flotte armée par la compagnie Italo-suisse. C'est le sistership des MSC Meraviglia, MSC Bellissima et MSC Grandiosa, livrés entre 2017 et 2020 par les Chantiers de l'Atlantique. D'une longueur de 316 m pour une largeur de 43 m, il peut accueillir 6500 passagers. On retrouve à bord l'atmosphère électrique de ses jumeaux : en particulier la galleria Virtuosa, : véritable colonne vertébrale du navire, cette promenade intérieure longue de plus de 200 m est couverte par un dôme de LED capable de simuler toutes les ambiances imaginables. Mais le MSC Virtuosa apporte aussi sa pierre, à l'édifice encore fragile que constitue la croisière durable. Alors que le monde de la Marine Marchande cherche avec endurance et détermination son énergie de demain, il augmente encore son rendement énergétique par passager en comparaison de ses grands-frères. MSC inaugurera l'an prochain le MSC World Europa, navire doté d'une pile à combustible : une première dans le monde de la croisière qui pourrait mettre en avant, enfin, un carburant alternatif et ne générant aucun résidu (hormis de l'eau). Au-delà du baptême du dernier-né de la flotte mondiale, MSC et l'Office du Tourisme de Dubaï célèbrent le début d'une collaboration nouvelle. Comme ses ainés, le MSC Virtuosa sera baptisé demain par Sophia Loren : de la flotte MSC, c'est cependant le premier inauguré au Moyen-Orient. Si la Mer d'Oman est une destination majeure pour le monde de la croisière, on peut voir en cet événement un nouveau rapprochement entre un armateur européen majeur et une région au potentiel touristique parfois méconnu.
Baptême du nouveau fleuron de la croisière européenne et début de l'expérience, in situ, de ce qui sera peut-être le carburant maritime de demain : un week-end exceptionnel qui débute... à suivre sur PassengerShips ! « Ce navire est une plate-forme exceptionnelle tant pour les voyages que pour la logistique, la recherche et les relations internationales" analyse Mathieu Tsingrilas Le Commandant Charcot était aujourd'hui en escale à La Rochelle : il s'apprête à rejoindre l'Amérique du Sud, pour accueillir ses premiers passagers en décembre pour des croisières en Antarctique. On le reverra en Europe au printemps 2022, avant qu'il ne commence les voyages dans l'Océan Arctique.
Peut-on qualifier Le Commandant Charcot de navire de croisière ? Navire à passagers oui, brise-glaces éventuellement... Mais le dernier né de la flotte Ponant inaugure un nouveau style de voyages. "C’est bien plus qu’un paquebot brise-glaces" explique Mathieu Tsingrilaras, Second Capitaine ayant suivi toute sa construction. "Ce navire inaugure une nouvelle ère dans le domaine de l’expédition." Les chantiers norvégiens Vard ont vu aboutir cet été un projet unique, tant par son style que par son coût. En plus de ses 11 petits paquebots (capacité de 200 à 300 passagers), la compagnie marseillaise exploite désormais un navire dessiné spécialement pour naviguer dans les glaces. Le Commandant Charcot a été dessiné avec une capacité maximale de 245 passagers. C'est généralement le seuil choisi dans le monde de l'expédition : aujourd'hui d'ailleurs, un grand nombre de sites naturels sensibles appliquent une jauge maximale de 200 visiteurs simultanés. Il est armé par plus de 200 membres d'équipage, incluant évidemment une équipe expérimentée pour la navigation dans les glaces et pour l'expédition polaire. En machine : de g. à dr. le local batteries, un des six générateurs gaz et le PC C'est en machine que le navire se démarque de ses congénères. Comme son tonnage, sa puissance propulsive en a surpris plus d'un : ses 35 méga-watts l'apparentent à un paquebot de 2500 passagers ! Cette puissance ne sera vraisemblablement jamais utilisée cependant. Elle est découpée entre six générateurs électriques : "En réalité, on en utilise en général trois en mer, un seul au port" nous explique Robin Lefebvre, First Officer. Il s'agit plutôt d'une redondance : en cas d'avarie sur l'un d'entre eux dans l'Océan Arctique, à plusieurs milliers de kilomètres de toute assistance, le navire pourra s'appuyer sur les autres pour poursuivre normalement sa navigation. À l'instar de nombreux navires aujourd'hui, Le Commandant Charcot adopte une propulsion dite dual fioul, c'est-à-dire alternant fioul léger et gaz naturel liquéfié. Cette source d'énergie est réputée comme la plus propre parmi celles maîtrisées aujourd'hui par la marine marchande. La passerelle a elle-même été revue pour cette navigation d'un autre genre. Spacieuse, elle permet sans mal à une grande équipe de travailler ensemble. "En passerelle, l’idée est d’avoir une doublure senior : dès qu’on est dans la glace, le Commandant, le Second ou le First Officer vient renforcer l’équipe de quart" explique Robin Lefebvre. Le Charcot est le premier navire de Ponant muni de Pods, ce système de propulsion (hélice orientables sur 360°) connu pour offrir une excellente manœuvrabilité. Laboratoire avec accès direct à la mer : à dr, le système de sonde ou de carottage En plus de ses passagers commerciaux, le Charcot peut accueillir quelques équipes de recherche au cours de ses voyages. Il est doté de deux laboratoires, dont un avec accès direct à l'extérieur et muni d'une sonde indépendante. Nous embarquons directement au pont principal, le pont 5. C'est ici que se concentrent la plupart des espaces passagers. À l'avant, on découvre le théâtre, également utilisé pour de nombreuses conférences. Ces croisières polaires n'incluent que peu ou pas d'escales classiques mais des sorties d'expédition (en zodiac ou en motoneige), qui exigent un briefing préalable. Les embarquements en zodiac s'effectuent du pont 4, où se situent un autre salon pour attendre les départs. Au pont 5 à l'entrée du théâtre, nous découvrons aussi le salon principal. Lieu de vie chaleureux et spacieux, il occupe toute la largeur du navire. Sa cheminée effet flammes rencontre un franc succès auprès des voyageurs, en particulier en zone polaire ! L'arrière du pont 5 est quant à lui occupé par le restaurant principal, capable d'accueillir tous les passagers en un service. Ponant est également réputée pour sa gastronomie, d'autant plus désormais avec sa collaboration avec Paul Bocuse. À l'entrée du restaurant d'ailleurs, une vitre permet de regarder à l’œuvre l'équipe de la cuisine. Le pont 5 est ceinturé d'une promenade extérieure. Afin d'éviter tout problème de givrage, le pont est lui-même réchauffé, via un circuit vapeur récupérant la chaleur des gaz d'échappement. Ce système est inspiré des bancs chauffants, courants en Norvège. Via la promenade, nous accédons à l'avant du pont 6, aménagé en hélideck. Le Commandant Charcot est en effet doté d'un hélicoptère, utilisé pour repérer les glaces et établir selon la route du navire. Le spa est quant à lui situé au pont 9. En plus des habituels salon de coiffure, spa, sauna... on y découvre un cold sauna : cet espace est maintenu dans une température proche de 0°C, il est envahi de neige. Ce concept rencontre un succès croissant à terre ; il serait dommage de le manquer en croisière polaire. À l'arrière, la traditionnelle piscine extérieure. À l'avant du pont 9 enfin, nous découvrons le salon panoramique. Dans une ambiance aux couleurs claires, ce salon est plébiscité tant pour un prendre un verre entre amis que pour observer ce qui nous entoure. À son avant, une terrasse permet de profiter d'une très belle vue à presque 360° sur l'environnement du navire. Côté amménagements, Le Commandant Charcot respecte les hauts standards de la flotte Ponant : avec une superficie minimale de 20m², toutes les cabines possèdent un balcon privé. À l'arrière, plusieurs suites franchissent un pas supplémentaire dans le voyage maritime de luxe : la Suite de l'Armateur, plus grande d'entre elles, s'étale sur 110m². "C'est bien plus qu’un paquebot brise-glaces. En amenant du monde aux Pôles, ce navire va véhiculer des sentiments, des idées, une conscience du monde polaire." Alors que son exploitation n'a pas encore commencé au moment de ce reportage, souhaitons à ce navire unique une longue et riche navigation, dans le respect des lieux sensibles qu'il s'apprête à visiter.
Retour au point de départ. Lorsque nous nous réveillons, le MSC Seaside est déjà amarré au môle croisières de Marseille. On retrouve le Costa Smeralda face à nous, le Silver Muse devant et le Norwegian Dawn au quatrième poste : comme si aucun n'avait bougé depuis dimanche dernier. En ce début de matinée, les opérations de débarquement ont déjà commencé. L'organisation est la même que la dimanche dernier : le terminal est consacré à ceux qui débutent et ceux qui terminent leur croisière, tandis que les excursions partent du parking adjacent. MSC échelonne les embarquements et les débarquements, chacun se voyant attribué une heure et un groupe : un moyen efficace pour limiter l'attente... et l'affluence qui va avec ; éviter de créer un cluster. Nous quittons le navire aux alentours de 10 heures : nous rejoignons ensuite le centre-ville de Marseille pour une brève balade en ville. Ceux avec qui je voyage quitte la Cité Phocéenne en train en début d'après-midi - de mon côté j'y reste quelques jours. Les deux paquebots suivent à peu près les mêmes horaires que dimanche dernier : j'en profiterai de mon côté, pour saluer le MSC Seaside sur lequel je serais volontiers resté plus longtemps ! Le Costa Smeralda par une heure plus tard. Le port retrouve ses airs calmes : pour le moment, seuls ces deux paquebots sont ici en tête de ligne. À l'heure de la publication, ils ont chacun repris la route empruntée la semaine dernière pour un tour en Méditerranée identique. Comme l'accord final ! Parce qu'une croisière en Méditerranée Centrale ne se conçoit pas sans une halte à Gênes ; qui plus est une croisière MSC.
Depuis l'Antiquité, la ville possède un rayonnement mondial pour le commerce maritime. Son aménagement en témoigne lui-même : Gènes s'établit autour d'un golfe du même nom, entièrement occupé par le port de commerce. Dès la révolution industrielle ce dernier s'étendra au-delà du golfe : il court désormais sur un rivage d'une vingtaine de kilomètres. Sept heures : émergeant tout juste, je fais un bref tour sur le balcon. Quel choc alors ! J'avais oublié que nous sommes dans le premier port passagers d'Italie : également l'un des refuges les plus choisis pour les paquebots en hivernation. Costa, MSC, Regent, Virgin même... les voisins sont nombreux. Ils semblent en très bon état pour la plupart ! Mon ami photographe se moquera de moi une bonne partie de la matinée pour ne pas avoir assisté à l'arrivée aux aurores ; nous développerons ce point ce soir à l'appareillage. Civitavecchia, Gènes, Venise, Naples... Cela ne fait aucun doute : ces ports retrouveront leur importance inestimable dès lors que la croisière retrouvera son dynamisme. Celui que nous visitons aujourd'hui a la même importance que Le Havre dans l'hexagone : à moins de deux heures de la Ville Éternelle, c'est la porte d'entrée maritime de Rome. Il reçoit un trafic ferry colossal : Moby, Corsica, GNV... l'utilisent comme point de départ vers la Sardaigne, la Corse et même vers le Maghreb. Pour les paquebots c'est un port incontournable : escale offrant la possibilité d'une (brève) excursion à Rome à la journée, sa proximité avec l'aéroport de la capitale italienne en font un port d'embarquement et de débarquement fréquent. On y retrouve d'ailleurs le Costa Smeralda, avec qui nous sommes partis de Marseille dimanche : il s'installe au poste au Nord du nôtre aux alentours de 9h.
Notre voyage compte deux jours complets passés en mer : lundi dernier et aujourd'hui. Peut-être avez-vous entendu parler de journées en mer comme un moment de repos... voire d'ennui ? Rassurez-vous, c'est grotesque.
Complètement faux, en particulier sur les grands navires : ces fameuses villes flottantes. Voici bien un avantage d'une ville, que de ne jamais s'y ennuyer - même si elle est située à des centaines de kilomètres des autres. Notre MSC Seaside aurait-il été dessiné en conséquence ? C'est tout comme : parmi ses habitants, on sent un fort enthousiasme. Ces derniers, on l'a vu, on largement festoyé la nuit dernière... la suite logique ? Qui sait ! En attendant, profitons-en. C'est une escale encore naissante, au Sud-Est de l'Italie. À l'instar de Dunkerque, Tarente est un port d'une grande importance : la ville représente le contact entre la Mer Méditerranée et un bassin industriel colossal. Autour du port on reconnaît une raffinerie, une aciérie, plusieurs usines diverses ; à quai, un minéralier, deux vraquiers, un transporteur de colis lourds et plusieurs chimiquiers. Nous n'aurons pas l'occasion de visiter la ville elle-même cette fois - mais vue la beauté du front de mer faisant face à notre navire... ce n'est que partie remise ! De notre côté nous partons vers la Florence du Sud. À un peu plus d'une heure en car de Tarente, la ville de Lecce est célèbre partout en Europe. |
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Décembre 2023
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