Vous l’aurez sans doute aperçu ces derniers jours dans les médias nationaux : le MSC Grandiosa a été livré ce jeudi 31 octobre par les Chantiers de l’Atlantique (voir l’article), sous les projecteurs des médias nationaux et internationaux. Long de 331 mètres, le nouveau navire amiral de MSC affiche un tonnage de 181 541 GT, le classant parmi les dix navires de croisière les plus gros du monde. Il peut accueillir 6 334 passagers, pris en charge par 1 704 membres d’équipage. La compagnie MSC est désormais célèbre dans l’hexagone : aujourd’hui forte de dix-sept navires tous construits après 2001, elle arme la flotte la plus moderne du monde de la croisière. Plus grande compagnie d’Europe, troisième du monde après les groupes Carnival et Royal Caribbean, MSC est un armateur familial connu en outre pour avoir construit la majorité de ses paquebots aux Chantiers de l’Atlantique : d’ailleurs, elle prendra livraison de six navires supplémentaires construits à Saint-Nazaire d’ici 2027. De fait le MSC Grandiosa est un navire moderne, et pas que de son âge. PassengerShips vous propose ci-dessous une visite guidée de ce paquebot flambant neuf, présenté aux professionnels de la croisière ces 2 et 3 novembre au Havre.
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Il y a foule à Saint-Nazaire ce jeudi 31 octobre : à la porte 41 des chantiers navals se pressent plusieurs centaines de personnes. Navigants et cadres de l’armateur MSC, passagers et agents de voyages, professionnels du monde de la croisière, médias du monde entier, élus locaux… le lancement d’un paquebot constitue un événement à l’échelle internationale. Avec ses 43 mètres de hauteur, le MSC Grandiosa est visible depuis toute la ville. Le navire inaugure une nouvelle série pour l’armateur italo-suisse, faisant suite à celle conclue par le MSC Meraviglia en 2017. Le MSC Grandiosa est 17 mètres plus long que ses prédécesseurs : pour un tonnage de 181 000 GT, il peut accueillir 4800 passagers. Ses cinquante-deux mètres de large lui donne des allures de mastodonte au bassin C, où il est amarré depuis le succès de ses essais en mer le mois dernier. En milieu d’après-midi se réunit à sa proue toute l’assemblée présente : après un discours de Laurent Castaing, Directeur Général des Chantiers de l’Atlantique, puis de Gianluigi Aponte, fondateur et Président de MSC, il est baptisé en grande pompe par Alexia Aponte, petite-fille du précédent. Bien entendu aux côtés des visiteurs sont présents les employés des chantiers. La construction navale est depuis toujours le vivier économique de l’Estuaire de la Loire. Jusque dans les années 90, trois entreprises indépendantes lançaient des navires à passagers dans la région : les Chantiers Navals de Nantes, les Chantiers Dubigeon et les Chantiers de l‘Atlantique à Saint-Nazaire. Seuls survivants des crises successive et de la délocalisation vers l’Asie de la construction des cargos, ces derniers font vivre Saint-Nazaire avec plus de 3000 emplois directs et autant via leurs sous-traitants. Aujourd’hui, ils font partie des trois principaux concepteurs et constructeurs de navires de croisière de la planète, aux côtés de l’allemand MeyerWeft (implanté à Bremerhaven et Turku) et de l’Italien Fincantieri (dont l’activité croisière se répartit entre Venise, Gênes, Ancone et Monfalcone). Depuis le Sovereign de Royal Caribbean en 1988, les chantiers français célébraient ce 31 octobre la livraison de leur cinquantième paquebot moderne. Parmi ces cinquante navires, pas moins de quinze furent commandés par MSC, plus gros client des Chantiers de l’Atlantique aujourd’hui. En plus de ses flottes de porte-conteneurs, rouliers et car-ferries (via sa filiale SNAV), le groupe italo-suisse est désormais le troisième géant mondial de la croisière avec 17 paquebots. Au cours de la prochaine décennie il devrait prendre livraison de 11 unités supplémentaires, dont 6 construites à Saint-Nazaire. D’ailleurs MSC a non seulement pris possession de son nouveau navire ce 31 octobre, mais aussi lancé la construction du suivant : en fin de matinée, les Chantiers de l’Atlantique ont découpé la première tôle du premier des quatre paquebots de classe World. Avec leurs 330 mètres de long et 5400 passagers, ces navires seront livrés entre 2022 et 2026. Chacun d’entre eux représente un investissement de 1,2 milliards de dollars. La découpe se sa première tôle fut l’occasion de révéler le nom du futur navire : il sera baptisé MSC Europa. Mais le MSC Europa ne sera pas impressionnant que par sa taille : il marque aussi une nouvelle étape dans la croisière plus propre. Révision de la forme de la coque, système de traitement des eaux usées amélioré, système de branchement à terre… L’ambition est donnée par Gianluigi Aponte lui-même : « nul doute que lorsqu’il entrera en service, le MSC Europa sera le paquebot le plus propre du monde. » L’armateur rappelle les multiples améliorations vertes de la dernière décennie : « depuis la classe Fantasia (2008), la consommation de fioul par passager a été abaissée de 36 pourcents » D’ailleurs le MSC Europa sera le premier de la compagnie italo-suisse propulsé au gaz naturel. Une quasi-formalité pour les bâtisseurs de Saint-Nazaire, qui jusque dans les années 2000 ont construit plusieurs transporteurs de gaz géants (jusqu’à 153 000 mètres cube de capacité). Pour MSC comme pour les Chantiers de l’Atlantique, l’objectif est désormais d’aller plus loin. La construction de la classe World sera l’occasion de développer une technologie encore méconnue du monde de la marine marchande : celle de la pile à combustible. Si elle est très prometteuse, générant électricité et chaleur en ne dégageant que de l’eau, son fonctionnement repose d’origine sur une consommation de dihydrogène : dès lors, comment l’implanter dans un milieu aussi sensible qu’un navire, quand on sait que le H2 compte parmi les combustibles les plus facilement inflammables et explosibles que l’on connaisse ? Cependant la technologie développée à bord des navires MSC est alimentée par du gaz naturel, le même qui sera utilisé pour la propulsion du navire. L’installation à bord du MSC Europa demeurera un prototype à petite puissance (50 kilowatts), cependant armateur et chantiers navals affichent leur ambition : « après 50 kW, puis 500, puis 1000… l’objectif donné est d’atteindre 10MW » détaille Laurent Castaing, Directeur Général des Chantiers de l’Atlantique. L’économie d’énergie à bord navires ne date pas d’hier : gardons d’ailleurs en tête que bien avant la prise en considération de la pollution atmosphérique par l’opinion publique, les armateurs voyaient en la baisse de la consommation de fioul une source d’économie inégalable. Depuis une dizaine d’années, les Chantiers de l’Atlantique ont de leur côté développé un concept de paquebot géant à voiles, qui certes cherche toujours preneur. Quant aux réglementations toujours plus drastiques à ce sujet, elles conduisent à dessiner des navires aussi performants que le permettent les technologies de l’époque : ceci est encore plus vrai pour les navires de croisières, dont la durée de vie dépasse largement celle des navires de charge. « Nous gardons en conscience que notre ADN d’armateur, c’est l’océan » rappelle Gianluigi Aponte. « Nous approchons étape par étape de notre objectif, un navigation à zéro rejet. » Le MSC Grandiosa a quitté la forme C ce jeudi soir à 18h15 : malgré ses trois quarts d’heure de retard, une centaine de curieux attendaient de voir appareiller le majestueux navire. Il a mis cap vers Le Havre, où il accueillera tout ce week-end une présentation pour les professionnels du monde de la croisière (notamment du Nord de la France et de Belgique). L’occasion pour PassengerShips d’un reportage consacré au nouveau navire amiral de MSC. C’est à Cherbourg que nous avons découvert le W.B. Yeats pour la première fois. Initialement prévu pour être livré en mai 2018, c’est finalement en décembre 2018 qu’Irish Ferries en a pris possession après une succession de reports. Il a remplacé l’Oscar Wilde, qui assurait le service d'Irish Ferries entre la France et l’Irlande depuis 2007 et qui a depuis été vendu au groupe MSC pour 28,9 millions d’euros. We discovered the W. B. Yeats for the first time in Cherbourg. Originally scheduled to be delivered in May 2018, she was finally delivered in December 2018 to Irish Ferries after a succession of postponements. She replaced the Oscar Wilde, which had been linking France and Ireland since 2007 and was sold to the MSC group for EUR 28.9 million.
Vu de l’extérieur, le W.B. Yeats est un ferry massif et très impressionnant (il fait 194,80 mètres de long pour 31,60 mètres de large). Built by the German yard Flensburger (FSG), partially from sections built in Poland, the W.B. Yeats mainly operates from Cherbourg (France) to Dublin (Ireland), with 3 to 4 weekly return trips. Her arrival coincided with the end of the Irish Ferries calls in Roscoff, the whole French operations being now based in Cherbourg. The W.B. Yeats was ordered in May 2016 for a total cost of EUR 144 million. This amount is low for a 51388 gross tonnage ferry built in Europe. In comparison, the Honfleur - 42500 tons gross tonnage - ordered by Brittany Ferries a year later at the same yard represents a contract of EUR 200 million. An enlarged version of the W.B. Yeats is currently under construction at the same shipyard. She will be put into service between Ireland and the United Kingdom in 2020. She will be 32 meters longer and one of the decks dedicated to the cabins on W.B.Yeats will be on this one a garage deck. This will make of her the largest RoPax in the world in terms of garage capacity. Seen from the outside, the W.B. Yeats is a massive and very impressive ferry (she is 194.80 meters long and 31.60 meters wide). Une fois à bord, la différence de prix par rapport à d’autres navires de taille similaire devient évidente. Il y a à bord relativement peu d’espaces communs pour les passagers, mais un grand nombre de cabines, faisant de lui un navire particulièrement adapté pour les traversées longues (d’une nuit). La décoration y est très simple, sobre et assez minimaliste. Parfois les matériaux choisis sont plutôt de premier prix, mais la bonne réalisation par le chantier peut laisser espérer – avec un entretien adéquat - que le navire restera dans un bon état au cours de sa vie. L’absence de toute personnalisation ou référence (par exemple à l’Irlande) dans la décoration – en dehors de quelques panneaux par exemple – rend le navire assez anonyme. Un choix qui, associé à sa polyvalence (et le fait qu'il soit classé glace), rendrait le navire très facile à vendre ou affréter en cas de besoin. Once on board, the price difference compared to other vessels of similar size becomes obvious. There are relatively few common areas for the number of passengers on board, but a large number of cabins, making it a particularly suitable vessel for long (overnight) crossings. The decoration is very simple, sober and quite minimalist. Sometimes the materials chosen are rather poor, but good construction by the shipyard can give hope - with proper maintenance - that the ship will remain in good shape throughout her life. The absence of any customization or reference (eg to Ireland) in the decoration - apart from a few panels for example - makes the ship fairly anonymous. A choice that, combined with her versatility (and that she is ice class), would make the ship very easy to sell or charter out if needed. Malgré la simplicité des espaces intérieurs, l’aller-retour que nous avons effectué à bord entre Cherbourg et Dublin a été très agréable. La météo était parfaite, les cabines (actuellement à un prix très correct pour la durée de la traversée, espérons que cela restera le cas) permettent de se reposer, l’équipage est dans l’ensemble accueillant et les services simples mais de bonne qualité. Despite the simplicity of the common spaces, the round trip between Cherbourg and Dublin was very pleasant. The weather was perfect, the cabin (currently at a very good price for the duration of the crossing, let's hope it would remain like that) enables to rest, the crew and services (food, beverages, ...) were in general good.
16h45, Pier 90. Dans le frileux crépuscule de Novembre, les silhouettes se multiplient doucement à l'avant du Celebrity Eclipse. À coup de chocolats chauds distribués par les barmen en anorak, l'on tente de passer outre le -2 degrés ressenti. Mais grelotte-t-ton de froid, ou d'impatience ? "Croisière de quinze jours ou non, certains de nos passagers ont choisi l'itinéraire exclusivement pour ce moment" nous confie le Directeur de l'Hôtellerie. Alors que sont larguées les dernières amarres, la puissante sirène de l'Eclipse fait vibrer l'assemblée. L'émotion est palpable. Le grand paquebot se met en branle, prudemment, la poupe déjà prise dans le courant du fleuve. Une marche arrière sur autoroute avec un poids lourd de 317 mètres. New York perdra-t-elle un jour son aura ? En terme de trafic, le port est loin des Caraïbes qui font fortune de la Floride. Avec seulement 1.5 millions de passagers en 2016, il se place en seizième position des grands ports de croisière mondiaux, juste derrière... Marseille. Mais pour d'aucun, la Big Apple demeure l'escale la plus mythique de la planète. Là ou tout commence. Lorsque l'on débarque a New York, un vertige vous prend. Pas celui, a l'instar du Grand Nord, d'être le premier humain à poser le pied ici, au contraire : celui de suivre le chemin si mythique de millions de voyageurs qui ont parcouru ces mêmes moles pendant le dernier siècle et demi. Globe-trotters, hommes d'affaires et de politique... et bien sur migrants, aventuriers par millions venus de toute l'Europe. Les docks n'ont presque pas change depuis l'époque des Queen Mary et Queen Elizabeth, le navire une fois amarre disparaît toujours derrière la foret de verre et d'acier. Aujourd'hui, le trafic croisières de New York se repartit entre deux pôles majeurs - nous excluons volontairement ici les infrastructures du New Jersey, totalement indépendantes. Le principal est établi à Brooklyn, face à Manhattan. C'est ici que vous déposera le Queen Mary 2 si vous optez pour la transatlantique authentique made in Cunard. Le second, mentionne plus haut, est établi dans les docks historiques de Upper Manhattan. Vous ferez escale à deux pas de l'Empire State Building, entre l'USS Intrepide devenu musée maritime national et un hangar à la large inscription CUNARD LINE. Les paquebots à Manhattan se rangent en bataille, dans des bassins à peine suffisamment large et définitivement trop courts - la poupe débordant sur l'Hudson. Des navires de la taille du Norwegian Breakaway y sont accueillis, mais accostage et appareillage sont des manœuvres délicates qui exigent savoir-faire et sang-froid. Cependant pour la vue... Il n'y a pas photo. L'escale au second vous offre en bonus la remontée de l'Hudson et une traversée en bateau de la Big Apple, en sus d'un quai à dix minutes à pied de Times Square. Votre navire s'insert a merveille dans le paysage, devenant un gratte-ciel à part entière, le pont supérieur un roof-top donnant sur l'eau. Retrouvons à présent notre majestueux Celebrity Eclipse en plein appareillage. Le départ a 17 heures est une aubaine, le soleil étant tout juste couché. Manhattan se savoure de nuit, illuminé de toutes ses lumières comme une galaxie faconnée par l'Homme. Même de nuit l'air est électrisé par la vie ambiante, qui n'a que faire de la tombée du jour. On devine de part en part les lumières de Broadway et ses mille silhouettes. La descente de l'Hudson est assez rapide, nous laissons après une demi-heure Down Manhattan sur bâbord. One World Trade Center, désormais plus haute tour de New York, se dessine à travers les sabords de la passerelle. Sur tribord, on passe déjà Ellis Island. Ce lieu qui accueillait jusqu'en 1954 tous ceux de passage a NYC en quête d'une vie nouvelle est aujourd'hui un musée en mémoire de "ceux qui ont fait l'Amérique." Pour le visiteur de routine en paquebot confortable, elle rappelle que le voyage en mer n'est pas pour tous, de nos jours encore, une villégiature paisible. ![]() Juste après Ellis Island, voici le giron de Lady Liberty. La célèbre statue prend de nuit un air presque surréaliste, les reflets de la ville créant une couronne au-dessus de sa tête de bronze. La statue de la Liberté est peut-être le meilleur symbole de l'épopée transatlantique, accueillant depuis toujours ceux qui arrivent a New York par la mer. N'oublions pas qu'elle a elle-même fait le voyage depuis la France, en 1885 a bord du steamer Isère. Dernier à nous saluer pour notre départ vers l'Atlantique, le majestueux Verrazano brille lui aussi de mille feux, son fil continu de voitures comme détendu par la nuit. Notre cheminée passe à environ quatre mètres sous le tablier... L'Eclipse fait partie des plus grands navires capables d'accoster à New York. Le port reçoit des paquebots de toutes les catégories : les Français de Ponant y ont fait un passage remarqué avec le Soléal (134 metres - 250 passagers) début octobre. Mais quelle que soit sa taille et son âge, toutes les escales à la Big Apple sont une étape phare pour un navire à passagers ; une occasion unique entre paysage étonnant et Histoire maritime.
MSC a pris livraison fin mai de son nouveau navire, MSC Meraviglia. Construit à Saint-Nazaire, ce grand paquebot (315 mètres de long, 4 200 passagers en base double) inaugure une nouvelle série qui se terminera - a priori - avec l'arrivée du dernier World-class en 2026. Comme le rapporte Patrick Pourbaix, directeur France de la compagnie italo-suisse, dans une interview accordée à Cruise Industry News, "MSC est aujourd'hui le premier client à l'exportation de l'industrie française. Tous nos navires actuels ont été construits à Saint-Nazaire. Nous sommes fiers de cette relation privilégiée." Le MSC Meraviglia représente à lui seul plus de cinq millions d'heures de travail. Mais pour la compagnie, qui compte aussi parmi les leaders mondiaux des porte-conteneurs, le lien avec la France dépasse l'Estuaire de la Loire. "MSC est leader en Europe, de manière globale (notamment sur les petits marchés. Pas encore en France..." nous explique Patrick Pourbaix, "mais nous avons vocation à l'être." Pour son nouveau navire, MSC s'est éloignée des sentiers battus de Méditerranée et a fait baptiser son nouveau navire dans le bassin Nord-Ouest, au Havre précisément. "Nous avons de grands projets au Havre. Il s'agit d'y créer un grand port de départ, comme Marseille l'est devenu il y a quinze ans sous une impulsion commune [avec Costa et l'actuel Celestyal]." Ainsi, du 2 au 4 juin, la Cité Océane - qui de plus célèbre actuellement ses cinq-cents ans en grandes pompes - s'est trouvée au centre des projecteurs du monde de la croisière. Le MSC Meraviglia est arrivé vendredi en milieu de matinée, sous les yeux de milliers de curieux amassés partout autour de l'avant-port. Au Terminal de Floride; il était accompagné du porte-conteneurs MSC Narissa, amarré juste en face. Une manière pour MSC de rappeler sa double vocation y compris au Havre : le port normand fait ainsi partie des hubs de l'armateur, et a récemment engrangé plusieurs escales jusqu'alors programmées à Anvers. Les havrais ont cependant été nombreux à regretter que ce navire beaucoup moins élégant vienne obturer la vue sur le nouveau fleuron... Heureusement la taille du paquebot a pu en partie compenser ce manquement. Les vendredi et samedi soirs, comme de coutume, le MSC Meraviglia s'est ouvert aux invités et partenaires de son armateur. L'occasion pour PassengerShips de visiter en avant-première ce magnifique navire. En embarquant pont 5, les passagers atteignent directement l'Infinity Atrium. Cette mezzanine sur trois niveaux concentre les premiers services nécessaires aux passagers : on y trouve la réception, le bureau des excursions à terre et la boutique de souvenirs. Nous y sommes d'emblée immergés dans l'atmosphère du navire, entre jeux de glaces et tons bordeaux. L'atrium st d'ailleurs remarquable sur ce point : alors que sur de nombreux navires modernes, il s'étale sur dix à quinze niveaux, le plafond en miroirs génère une impression de volume très large et compense sa faible taille. Sur l'Atrium s'ouvre l'une des grandes innovations de ce navire. La Galleria Meraviglia est une avenue commerçante de quatre-vingt-six mètres de long, directement inspirée des Royal Promenades développées par les compagnies américaines. Lieu de vie à part entière, elle est bordée par des boutiques, cafés, bars... Mais sa particularité est sans conteste la voûte en LED qui la recouvre. En plus d'un lieu de passage, la Galleria Meraviglia est aussi berceau de spectacles à ciels variables. Voie Lactée, plafond renaissance, projection géante... les limites iconographiques de cet écran record sont loin d'avoir été atteintes : ainsi le Président de la République, pour la livraison du navire le 31 mai, a-t-il été accueilli sous un drapeau bleu-blanc-rouge d'une longueur record de 86 mètres. Sur la Galleria Meraviglia, se dévoile un des incontournables du bord. C'est une première en mer : le Chef chocolatier Jean-Philippe Maury a installé ici son atelier. À côté de la boutique proposant toutes ses créations, vous pouvez suivre le travail des artisans - artistes! - culinaires. Le long de la galerie prennent également place différents restaurants et cafés spécialisés. Le MSC Meraviglia dénombre pas moins de douze services distincts pour la restauration. Table italienne bien sûr, mais aussi restaurant japonais, pub irlandais, bar à champagne... Ici encore, MSC tient sa promesse d'ouverture à l'international. Au niveau inférieur, nous découvrons les boutiques de prêt-à-porter, bijoux et détaxés. L'extrême avant des ponts 5 et 6 est occupé par le théâtre Broadway. MSC est reconnue pour la qualité des spectacles proposés sur ces navires : elle s'est vue récompensée cette année du prix des meilleurs spectacles du monde de la croisière. "Six spectacles complètement inédits ont été créés pour le Meraviglia" explique Patrick Pourbaix. À compter de mi-juin, le navire accueillera de plus deux spectacles inédits du Cirque du Soleil. La célèbre compagnie québécoise prend la mer et s'est vue dotée d'un théâtre aménagé sur mesure pour ses créations. Le restaurant principal du navire se situe à l'arrière du pont 6. il se divise en deux salles nommées l'Olive Dorée et le Panorama, et il propose chaque soir deux services, accessibles gratuitement à tous les passagers. Au pont 15, l'on découvre en outre la Place du Marché, un buffet en libre-service ouvert non-stop toute la journée (de 6h à 2h). Ce dernier n'est pas sans rappeler les self-services développés sur les grands paquebots américains (type Oceanview) : il reprend d'ailleurs leur excellente organisation et offre une vue panoramique similaire. Le MSC Meraviglia propose un grand nombre d'activités variées. Le pont supérieur (15), le centre du navire est occupé par une vaste piscine entourée par un solarium et de plusieurs jacuzzis. Dominé par un écran géant, ce lieu incontournable s'électrise chaque soir sous les sons d'un DJ. Toujours au pont 15, l'extrême arrière du navire est également doté d'une piscine qui avec vue imprenable sur l'arrière. Pour les plus frileux, une piscine couverte prend également place au pont 15. Baptisée Bamboo pool, elle est abritée d'un toit ouvrant. On y trouve également deux jacuzzis. Les enfants ne sont pas non plus en reste : un vaste complexe leur est destiné à l'arrière des ponts 16 et 18. Salons et discothèque, jeux d'arcade, en extérieur toboggan aquatique... On retiendra notamment le simulateur de vol - une première à bord ! - le parcours d'accrobranche et le cinéma 4D. MSC profite par ailleurs d'un partenariat avec LEGO, et le Meraviglia est doté d'une grande salle de jeux qui émerveillera petits et grands. Pour ceux qui en quête de calme ou fuyant la foule, MSC a implanté sur ses derniers navires une zone baptisée Yacht Club. Véritable navire dans le navire, cet ensemble de cabines sélect et peu nombreuses - sa capacité est d'à peine deux-cents personnes - vit presque en autarcie avec son propre restaurant, son solarium privé et un salon également réservé. L'ensemble occupe l'avant des ponts 16 à 19, juste au-dessus de la passerelle. Notons enfin que MSC développe un nouveau programme dévolu aux croisières bien-être. S'appuyant sur sa gamme MSC Aurea Spa, qui est présente sur toute la flotte et propose tous les services et soins du corps habituels, la compagnie étend ce programme au voyage entier. Menus spéciaux et équilibrés, excursions sportives, suivi de l'activité physique et de l'alimentation... "Il n'y a aucune raison de ne pas allier fitness et voyage en mer" explique Patrick Pourbaix. Le MSC Meraviglia a été baptisé le samedi soir par Sophia Loren. La célèbre actrice est une amie de la famille Aponte, fondatrice de la compagnie : c'est d'ailleurs elle qui a baptisé tous les navires de MSC actuellement en flotte. Sous la baguette de Gad Elmaleh, le maître de cérémonie, les invités de la compagnie ont pu également profiter d'un concert de Patrick Bruel et des Kids United - venus rappeler que MSC s'investit par ailleurs dans le financement de l'UNICEF. A la suite du baptême fut tiré un feu d'artifice dans l'avant-port du Havre, suivi une nouvelle fois par plusieurs milliers de curieux. Le MSC Meraviglia a appareillé dimanche vers Vigo. Samedi prochain, il atteindra Marseille, où il fera désormais escale chaque week-end pour embarquer les passagers francophones. Après une saison complète en Méditerranée occidentale, il sera de retour en Europe du Nord à l'été 2018 - une escale est bien entendu programmée au Havre à l'occasion du repositionnement. Cela en attendant l'arrivée du Bellissima, qui devrait dans un an nous livrer de nouvelles surprises.
Baleària est une compagnie maritime espagnole, fondée en 1998. Elle opère des navires dans trois zones :
Faisant pendant longtemps partie des compagnies méditerranéennes opérant des navires d’occasion, Baleària a très nettement modernisé sa flotte entre 2009 et 2010 avec l’arrivée de quatre unités neuves, commandées aux chantiers espagnols de Barreras. L’armateur a décidé de poursuivre ce renouvellement de flotte en commandant début septembre 2015 deux navires de 225 mètres de long propulsés au GNL, pour un coût total de 350 millions d’euros. Un an plus tard, Baleària annonce son intention de commander d'autres navires de taille moyenne. En parallèle de ces ferries neufs, Balearia opère des ferries plus anciens en propriété (Poeta Lopez Anglada et Denia Ciutat Creativa) et affrétés (Sicilia, Napoles, Visemar One et Nissos Chios), des navires à grande vitesse (principalement en été), ainsi que quelques petits navires pour les traversées vers Formentera, petite île située à côté d'Ibiza.
Nous avons eu l’occasion d’effectuer deux traversées en mai dernier à bord de deux des navires les plus récents de Balearia, les Abel Matutes et Martin i Soler. Nous vous proposerons au travers des deux prochains articles de les découvrir. [Cet article est la deuxième partie du reportage réalisé à bord du Carthage, publié une première fois en juin 2012, auquel vous pouvez accéder en cliquant ici] Après 4 jours passés sur le sol tunisien, nous nous dirigeons vers le terminal ferries de La Goulette. Ce temps en Tunisie nous a permit de revoir principalement La Marsa et Tunis.
Avant de prendre le chemin du terminal, nous prenons notre déjeuner dans le centre-ville de la Goulette. Il fait chaud (plus de 30°C). Bien plus qu'à Marseille où nous arriverons le lendemain. Le terminal de La Goulette est très agréable: spacieux, lumineux, avec l'air conditionné. Les contrôles poussés: passeport et bagages (ce qui est normal pour des lignes internationales) effectués, nous nous dirigeons vers la salle d'attente située à côté du quai où est amarré le Carthage. C'est avec plaisir que j'ai retrouvé le Rhapsody, que j'ai toujours connu sous le nom de Napoléon Bonaparte, à Gênes en avril dernier. Après son accident dans le port de Marseille (en octobre 2012), qui avait conduit à sa sortie de la flotte de la SNCM, il avait été vendu au groupe MSC puis remorqué vers Naples en mai 2014, où il avait été réparé (réfection de la salle des machines principalement).
Une fois mis en service, il inaugure dans un premier temps le nouveau service de GNV entre l'Italie et l'Albanie à l'été 2015. En hiver 2016, il effectue des traversées entre Gênes, Barcelone et Tanger et sert au printemps de centre de conférence au Maroc, dans le port de Dakhla. Un mois après, j'embarquais pour une traversée d'une vingtaine d'heures entre Gênes et Barcelone. |